Réduction du carbone dans l’air grâce au stockage souterrain de CO2
L’entreprise suisse Climeworks ouvre les portes de la première usine commerciale d’élimination du carbone en Islande. Elle permettra de filtrer près de 4 000 tonnes de CO2 par année et elle permettra le stockage permanent du carbone.
Afin de remédier au réchauffement climatique, l’usine Orca a pour mission d’aspirer et de filtrer le CO2 dans l’air. Au total, huit gigantesques boîtes sont disposées en forme de « U », toutes remplies de ventilateurs servant à aspirer l’air extérieur dans un filtre. Le filtre conçu par Climeworks permet de séparer de CO2 de l’air, puis le carbone est mélangé à de l’eau. La dernière étape du processus est son enfouissement permanent allant entre 800 et 2 000 mètres sous terre.
« La combinaison de la pression, de l’humidité et des minéraux transforme le CO2 en roche. Nous ne faisons qu’accélérer le processus naturel de minéralisation », explique Christoph Beuttler, responsable de la politique climatique chez Climeworks. M. Beuttler assure d’ailleurs avoir confiance en ce procédé. Il affirme qu’ « une fois dans la roche, rien ne peut relâcher le CO2 dans l’air, pas même un tremblement de terre ou une éruption volcanique. »
Climeworks n’en est pas à son premier projet
En 2017, l’entreprise suisse a mis en place la première installation permettant de capter et d’utiliser du dioxyde de carbone. Considérée comme un « leader mondial de la technologie d’extraction du CO2 », Climeworks vendait ce CO2 filtré à des serres. L’entreprise vendait également du carbone à une usine d’embouteillage, appartenant à Coca-Cola, qui fabriquait de l’eau de gazeuse.
D’après Noah Deich, président de Carbon180,
« Il est clair que nous ne pouvons pas nous contenter de stopper complètement les émissions et que nous devons penser à nettoyer le CO2 hérité du passé qui reste dans l’air. Cela signifie qu’il faut prendre le CO2 présent dans l’atmosphère, le remettre dans le sol et le faire d’une manière assez permanente. » – Noah Deich, président de Carbon180, FastCompany.
Un projet qui demande de la patience
Les technologies inventées afin de préserver l’environnement ont nécessité plusieurs années avant de faire leurs preuves. Ainsi, M. Deich, bien conscient de cette réalité, croit que
« Il faudra des décennies, même si nous agissons à une vitesse fulgurante, avant d’arriver à un point qui commence à avoir de l’importance pour le climat. Le fait que nous commencions aujourd’hui est donc très, très significatif. » – Noah Deich, président de Carbon180, FastCompany.
De son côté, la directrice du marketing chez Climeworks, Julie Gosalvez, est aussi optimiste vis-à-vis l’effet que peut avoir l’usine Orca sur l’environnement. « Chaque tonne de CO2 capturée dans cette usine est une tonne qui ne contribue pas immédiatement au réchauffement climatique », déclare-t-elle.
Crédits photos : robingileo de Pixabay.
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