1. L’ordinateur-radiateur chaudement calculateur.
Faut-il les appeler les « ordinateurs » ou des « radinateurs »? Aucun des deux termes n’est très vendeur, mais les Q.rad inventés par Paul Benoît sont une idée en or… partie d’un constat tout bête. D’une côté, la puissance de calcul est le carburant de la nouvelle économie. De l’autre, les data-centers qui la leur fournissent chauffent à tel point qu’il faut les climatiser à outrance. En mariant les deux dans un ordinateur dédié à ces traitement informatiques qui est aussi un radiateur, Qarnot Computing (1 million d’euros de chiffres d’affaires en 2014) fournit du chauffage gratuit, et de la puissance de calcul à bas prix.
2. Eneora crée l’éclairage par abonnement.
Thibaut Moyne a eu l’idée -lumineuse- d’adapter à l’éclairage des bureaux, magasins, maisons de retraite en créant Eneora en 2010. « Les entreprises se concentrent de plus en plus sur leur coeur de métier, constate-t-il. Il était logique d’imaginer que l’énergie et l’éclairage puissent devenir pour elles des denrées comme les autres, que nous leur proposons de gérer à leur place. » Thibaut Moyne propose donc un système de location. Avantage pour le client: une charge récurrente, qui passe en bas de bilan, en lieu et place d’un investissement. Et coûte moins cher. À la place des éclairages classiques, la société installe et loue des LED. « Elles permettent à éclairage équivalent d’économiser au bas mot 30 à 50% d’énergie », explique Thibaut Moyne.
3. Ween: un thermostat surdoué
Couplé avec votre smartphone, ce thermostat permet de ne pas chauffer chez vous en votre absence, même imprévue. On connaissait le thermostat « intelligent » (Nest, Netatmo…), voici désormais la version surdouée, développée par Ween, une start-up aixois fondée par deux anciens des Arts et Métiers, Nathanël Munier et Jean-Laurent Schaub. « Les thermostats les plus performants suivent un programme, entré par l’utilisateur, et éventuellement ‘apprennent’ ses habitudes de vie pour allumer et éteindre le chauffage, explique le second. Le nôtre, couplé à votre smartphone, fait mieux: en vous géolocalisant, il est capable de ne lancer le chauffage que lorsque vous êtes en approche. Et de détecter vos absences. » Pas un système « plug and program », donc, mais « plug and forget ». Et plus deux fois plus d’économies d’énergies: jusqu’à 25%, là où les concurrents dépassent rarement les 10 à 15%.
4. Ennesys fait des ronds dans l’eau
A l’entrée, des eaux usées. A la sortie de ces tubes, une eau à nouveau propre, et un puissant fertilisant pour les cultures. L’économie circulaire appliquée aux eaux usées: voilà en résumé le concept d’Ennesys, jeune société cofondée par une spécialiste des grands projets immobiliers (Christine Grimault) et un expert en biologie (Pierre Tauzinat). Leur idée: une « boîte » (la Freewaterbox) qui récupère l’eau d’un bâtiment, la débarrasse de ses impuretés grâce à la photosynthèse de micro-algues, et la renvoie par exemple dans le circuit d’eau sanitaire, ou pour l’irrigation. Les micro-algues, elles, donnent un fertilisant très riche pour les cultures. Un système idéal pour des milieux en total déséquilibre, comme les Maldives, ou simplement pauvres en eau tels le Maroc et Abou Dhabi, trois pays où la société a testé son système avec succès.
5. Energiency pilote l’énergie des usines
En 2006, Arnaud Legrand agronome de formation est consultant pour E&Y, chargé d’auditer la performance énergétique et CO2 de ses clients grands comptes. « Je passais 75% de mon temps à récupérer les données de consommation et à les entrer dans une base de données », sourit-il. Autant de temps qui manquait pour formuler des conseils judicieux (et rentables) à ses clients. Cette période est derrière lui: en fondant Energiency, il est devenu le champion du pilotage énergétique des usines. « Les capteurs intelligents et l’Internet des objets ont résolu une partie du problème: on dispose désormais d’énormément de données pour mesurer la consommation des machines, explique Arnaud Legrand. Ce dont les entreprises ont besoin désormais, c’est d’outils d’analyse puissants. »
6. Ecoceane dépollue dans toutes les mers du globe
Fondée en 2004 par Robert Gastaldi et Eric Vial, Ecoceane a développé depuis toute une gamme de navires experts en ramassage de polluants marins. L’objectif? Pallier aux deux défauts majeurs des systèmes existants: « La plupart fonctionnent en aspirant les nappes, et créent ainsi une sorte d’émulsion constituée de 80% d’eau, très longue ensuite à traiter, pointe Eric Vial. Et leurs dispositif de captage, des bras sur les flancs du bateau ou des barrages flottants tractés par deux navires, les empêchent de sortir sur une mer formée: au-delà de force 3, ils restent au port. » Attrapant les nappes par l’avant ou l’arrière du navire grâce à une sorte d’entonnoir, et jouant sur l’hydrophobie des hydrocarbures, les vaisseaux d’Ecoceane eux, sont de sortie même par vent de force 6 à 7. Mieux: conçus comme des bâteaux de service, ils peuvent à la fois servir au ravitaillement et à la dépollution pour les clients (ports, marinas, plateformes pétrolières) de la PME bretonne.
SOURCE : L’Express