Un jardin dans le désert de Mauritanie
Un agriculteur espagnol cultive depuis plusieurs années fruits, légumes et céréales dans la banlieue de la capitale de Mauritanie, Nouakchott. Un exploit dans une zone désertique.
Un pays dépendant alimentairement
Selon l’ONU, 43,9 % de la population active de Mauritanie a souffert d’un retard de croissance pendant l’enfance. Le pays se trouve dans une zone désertique, au croisement du Sahara et du Sahel. De fait, son agriculture est l’une des plus pauvres d’Afrique.
La crise économique a fait exploser les prix des denrées alimentaires et les pluies sont faibles depuis plusieurs années. Le gouvernement mauritanien se voit obligé d’importer les deux tiers de sa nourriture, notamment le mil ou le blé.
Une ferme dans le désert
Carlos Gil Casado, agriculteur espagnol, s’est installé près de la capitale Nouakchott il y a dix ans. À 17 km de la ville, là où la terre est la plus aride, il fait pousser tomates, aubergines, gombos et autres feuilles d’hibiscus. Il a baptisé son jardin El Jenna, « le paradis ».
Comment cultiver un sol composé majoritairement de coquillages concassés ? Carlos Gil Casado explique : de l’engrais naturel, une hydratation au goutte-à-goutte, et surtout une plante brise-vent. Décidément, la permaculture permet de vaincre tous les obstacles. Il utilise du malafalfa pour protéger ses plantations, une grande herbe du Nicaragua. Avec cette méthode, il affirme pouvoir faire pousser tous types de légumes, à l’exception de ceux dont les racines se développent profondément dans le sol.
Vers l’autonomie alimentaire
L’espagnol ne fait pas pousser ses concombres simplement pour le plaisir. Il dispense des formations au maraîchage aux Mauritaniens intéressés. Sa ferme est devenue ferme pédagogique. Pendant sept mois, une trentaine d’élèves suivent des cours théoriques puis des ateliers pratiques.
Au début de la formation, chacun reçoit une parcelle d’environ 10 m2. Au bout des sept mois, les apprentis montent leur plan d’affaires, se regroupent en coopérative et cultivent des terres de plus en plus grandes. De plus, des agriculteurs alentour se mettent à copier le modèle de Carlos Gil Casado. C’est bien là son objectif, permettre à tous les Mauritaniens de manger à leur faim.
« Je suis heureux d’être copié, mais je le serai encore plus lorsque les Mauritaniens mangeront tous leurs propres tomates » Carlos Gil Casado
Crédit photo : Cormac Eby/Creative Commons
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