Contaminées par une maladie incurable, les courgettes d’un agriculteur des Bouches-du-Rhône ont été sauvées par des mélodies diffusées tous les soirs. Cette technique qui permet d’éviter les pesticides a fait ses preuves pour d’autres cultures.
La musique adoucit les mœurs et peut aussi soigner les plantes! Certaines mélodies méticuleusement sélectionnées ont en effet la capacité d’inhiber virus et champignons ou de stimuler la pousse des plantes. C’est en tout cas le constat fait par Gilles Josuan, agriculteur dans les Bouches-du-Rhône.
Le producteur fait de la monoculture de courgette. Il y a dix ans, toutes ses cucurbitacées sont contaminées par le virus de la Mosaïque. «Aucune méthode de lutte contre ce fléau n’existe», indique l’agriculteur qui dit avoir tout essayé. Ce dernier ne se résignait pas à arracher tous ses plants, seule solution préconisée par l’agriculture conventionnelle. «Je suis tombé sur le site de l’entreprise Genodics qui proposait de soigner les plantes avec les protéines de musique! Je n’avais rien à perdre, j’ai donc voulu essayer», confie le paysan qui cultive 40 hectares sous serre et 50 en plein champs. «Dès que j’ai commencé à diffuser la musique dans mes serres, j’ai vu la différence. Mais le plus difficile était de propager de la musique dans une serre avec un taux d’hygrométrie élevé», précise le producteur. Pour cela, la société Genodics conçoit alors des appareils autoalimentés par des panneaux solaires et adaptés aux conditions des tunnels. «Après quelques ajustements de départ, nous sommes parvenus à sauver mes plants de courgettes. Aujourd’hui, le virus est toujours présent mais il est inhibé par la musique et mes légumes n’en portent aucune trace. Je peux donc de nouveau les commercialiser», se réjouit l’agriculteur.
Pour atteindre ce résultat spectaculaire, le producteur applique à la lettre le protocole établi par la société. Il diffuse toutes les nuits entre 5 et 7 minutes d’une musique ciblée, «mais pas plus, sinon cela fatigue les plantes», précise l’agriculteur qui récolte 600 à 700 tonnes de légumes par an. Des rendements qui font des envieux. Si ses voisins étaient, au départ, amusés par la méthode de Gilles Josuan, ils s’y intéressent désormais de très près. «Certains voisins me posent des questions sur mes méthodes de production et réfléchissent à faire de même», indique l’agriculteur convaincu. À condition toutefois de trouver la musique adaptée à leurs cultures.
Source : Le Figaro