Un Suisse a replanté la forêt au Brésil
La forêt brésilienne est la plus grande du monde, mais aussi la plus abîmée. Un scientifique suisse a pourtant trouvé le moyen de replanter les arbres là où plus rien ne pouvait pousser.
Déforestation brésilienne
La mata atlântica, grande forêt tropicale dans l’État de Bahia au Brésil. Avant l’arrivée des Européens sur le continent, elle recouvrait 15 % de la surface du pays. Exploitée pour son bois, puis brûlée pour créer des pâturages, elle a depuis perdu 90 % de sa superficie. Sur cette terre calcinée, personne n’arrive à faire pousser quoi que ce soit.
La mata atlântica n’est qu’un exemple des effets de la déforestation au Brésil. Selon Greenpeace, elle a atteint un niveau record, avec la perte de 3 069 km2 sur les six premiers mois de l’année 2020. C’est le résultat de mauvaises habitudes de monoculture, d’agriculture mécanisée et productiviste.
Mais la forêt de Bahia est porteuse d’espoir. Sur une parcelle de 500 hectares, surnommée la « fazenda des fugitifs de la terre sèche », un scientifique a recréé une nouvelle forêt, grâce à des méthodes bien particulières.
Le savant fou venu d’Europe
Ernst Götsch est un scientifique suisse de 71 ans. Dans les années 1980, il quitte les laboratoires de Zurich pour parcourir le monde et étudier le fonctionnement d’écosystèmes divers et variés. Il s’installe finalement au Brésil et achète cette fazenda « des fugitifs de la terre sèche ». Pendant quarante ans, il sème et fait pousser une multitude d’arbres et de plantes, venus d’Amérique, d’Asie ou d’Afrique.
« On a peur des mélanges, mais c’est de l’exotisme que provient notre richesse. »
Sa méthode se base sur l’agroforesterie des Grecs anciens. Ces derniers utilisaient des arbres pour protéger les vignes, en leur apportant de l’ombre et des matières organiques. « L’agriculture syntropique » de Götsch applique ces principes à un climat tropical, où la croissance des arbres est plus rapide. La canopée exotique protège les cacaoyers, bananiers, ou papayers. Les branches et feuilles mortes fertilisent le sol, attirant dans l’humus les insectes et champignons qui enrichissent la terre.
Quarante ans après avoir planté les premières graines, les résultats sont là : la pluie est revenue sur les cultures, dix-sept sources sont réveillées, le cacao produit est un des meilleurs du monde.
La méthode Götsch est évidemment devenue vite populaire. Le scientifique parcourt de nouveau le monde pour partager son expérience avec professionnels de l’industrie agroalimentaire comme aux petites exploitations en proie aux aléas climatiques. En Angleterre, en France ou en Côte d’Ivoire, l’agriculture syntropique devient une alternative plausible aux systèmes de production classique.
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Sources: Tiba, believe earth, Greenpeace, agenda Gotsch
Crédit photo: lubasi/ Flikr
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