Hakam Jean Recherche & Développement, « une entreprise privée de plus de 10 millions de dollars », veut offrir aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque avancée une solution moins coûteuse et plus accessible que les transplantations cardiaques et les cœurs artificiels.
Le D
Jean Sharestan a eu l’idée de ce système d’assistance cardiaque durant ses études à l’Université de Montréal, au début des années 2010. Le premier patient qu’il a suivi, durant sa formation en cardiologie, est mort après un mois à la suite d’une complication liée à un cœur artificiel. « C’est là que j’ai commencé à réfléchir à ce problème. »
Le système d’appoint du D
Sharestan assiste le cœur à l’intérieur de la poitrine.« C’est un système 100 % interne », décrit-il. Aucun élément ne traverse la peau et le cœur conserve son intégrité.
« C’est une pompe sans toucher le sang », explique de son côté Hakam Hmiddouch.
Cette prothèse, insérée par intervention chirurgicale, « assiste mécaniquement la fonction contractile du muscle cardiaque », décrit le D
Sharestan, dans une veine quasi poétique. Un module de monitorage électronique interne régule son action.Pour l’alimenter en énergie, deux méthodes sont envisagées – les deux sont réalisables, assurent les promoteurs. Une sorte de minigénératrice interne, qui puiserait son énergie à l’intérieur du corps et aurait une durée de vie de 20 ans. Ou encore une pile qui pourra rester en place une vingtaine d’années.
Les promoteurs demeurent très discrets sur son fonctionnement : la plus grande qualité de ce système d’appoint est sa simplicité, et « quelqu’un qui comprend l’idée peut la copier », fait valoir François Morency, coordonnateur des projets de R & D chez Hakam Jean.
Informées par des fuites, des entreprises « étaient prêtes à avancer les budgets pour construire une usine de fabrication », dit-il.
Des simulations virtuelles sont en cours avec une modélisation 3D.
Un premier prototype devrait être fabriqué d’ici à la fin 2016 par une firme spécialisée qui reste à choisir. La suite dépend des capitaux.
« Si les subventions sont là, on peut créer 200 prototypes, indique Hakam Hmiddouch. Dès le début de l’année prochaine, ils vont déjà être en clinique pour les tests médicaux. »
« Le but n’est pas de faire de l’argent, assure-t-il. On va donner un cœur sur cinq gratuitement aux pays africains et asiatiques qui sont dans le besoin. C’est écrit dans mon contrat. »
Source : Lapresse