Vers la fin des écocides
La création d’une alliance parlementaire internationale pour la reconnaissance de l’écocide porte espoir. Le combat qu’elle mène va effectivement faire progresser la justice environnementale et sociale mondiale.
Des Écocides
Les désastres environnementaux et humains se multiplient aux quatre coins du globe. Si plus récemment on a pu assister à la destruction de Beyrouth et de l’Amazonie ; ces évènements, que l’on nomme « écocides », datent de l’utilisation de l’agent orange pendant la guerre du Vietnam. Ce terme signifie « détruire la maison commune » et désigne « toute action ayant causé un dommage écologique grave en participant au dépassement manifeste et non négligeable des limites planétaires, commise en connaissance des conséquences qui allaient en résulter et qui ne pouvaient être ignorées », selon le rapport final de la Convention citoyenne pour le climat de juin 2020. Le crime vise particulièrement les sociétés multinationales qui préfèrent l’exploitation des ressources sans égard aux conséquences. Ces entreprises, à l’image de la société française Total, continuent de polluer, car aucune législation ne les en empêche. En effet, les Accords de Paris responsabilisent uniquement les États. La Cour pénale internationale ne pénalise les « dommages » à « l’environnement naturel » que lorsqu’il s’agit de crime de guerre. Puis, quand des gouvernements mènent des sociétés devant la Cour de justice internationale, celles-ci peuvent avoir recours à des tribunaux d’arbitrage privés qui ne les incriminent pas, comme dans l‘affaire Chevron Texacon en Équateur.
La reconnaissance internationale de l’écocide
Heureusement, depuis cette année, la lutte contre les écocides progresse sérieusement. D’une part, en juin 2020 la Convention citoyenne pour le climat a consacré la notion d’« écocide » ; un mois plus tard, Greta Thunberg, 150 scientifiques et 3 000 signataires ont adressé une lettre ouverte
aux dirigeants européens pour les faire reconnaître et condamner en droit international. Le point culminant a été atteint le 23 octobre 2020 par la création d’une alliance parlementaire internationale pour la reconnaissance de l’écocide. Les dix parlementaires qui composent cette alliance vont « donner une nouvelle dimension aux crimes environnementaux », affirme le député brésilien Rodrigo Agostino. Ils partageront leurs expertises, soutiendront les activistes, dont les plus menacés, et effectueront du lobbying auprès des différentes échelles de pouvoir. À terme, leur but consiste à inclure le crime d’écocide dans le Statut de Rome pour qu’il relève de la Cour pénale internationale.
Une justice environnementale
La reconnaissance de l’écocide et des droits de la nature induit de réels changements. Les écocides seront ainsi évités grâce à l’intervention en amont des juges ; mais aussi par la création de cadres juridiques qui responsabiliseront les dirigeant.es politiques et économiques. L’enjeu implique non moins les victimes qui pourront dès lors obtenir justice. Le développement d’une approche écosystémique du droit s’opère alors dans le monde entier. Une dizaine d’États a déjà reconnu ce crime, dont le Vietnam en 1990 et des pays de l’ancienne URSS. Le Brésil est en voie pour incriminer les écocides, tandis qu’en Europe l’Italie punit les « désastres environnementaux » depuis 2015.
Le message est donc clair. Il n’est plus acceptable de détruire la biodiversité et d’en impacter les populations sans que justice soit faite.
Sources : We Demain, Courrier International, Le Monde, L’ADN
Crédits Photos : @markusspiske/Unsplash ; @thomasrichter/Unsplash
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