Vietnam : les feuilles de banane remplacent le plastique des emballages au supermarché !
Au moins trois chaînes de supermarché au Vietnam ont récemment adopté les feuilles de banane, en remplacement du plastique pour emballer les fruits et légumes. Lotte Mart à Hô Chi Minh City, Saigon Coop et Big C à Hanoï se sont toutes trois lancé dans l’expérimentation d’un packaging alternatif afin de réduire la pollution marine et terrestre. En cause, l’effrayant palmarès de déchets plastiques que le Vietnam cumule.
Un emballage naturel et biodégradable
Emballés dans d’élégants habits fruitiers 100 % biodégradables, trônent désormais sur les étalages des supermarchés des légumes prêts à la consommation et dont l’emballage ne finira sans doute pas emmailloté autour du cou d’un mammifère marin ou entortillé dans l’estomac d’un poisson.
Même s’il ne s’agit encore que d’une phase d’expérimentation, l’enseigne entend bien étendre cette nouvelle pratique à tout le territoire national, confie l’un des dirigeants au journal VNExpress.
« Lorsque je vois des légumes emballés dans ces magnifiques feuilles de bananes, j’ai envie d’en acheter bien plus. Je pense que cette initiative va pouvoir aider les habitants locaux à se sensibiliser à la protection de l’environnement. » – Hoa, un client local, pour le journal VNExpress
Un enjeu de la taille d’un continent
Au funèbre classement des pays dont la gestion de déchets plastiques est la moins bien régie et cause le plus de dégâts, le Vietnam se place en quatrième position.
Réceptacle par excellence d’une bonne partie des déchets plastiques en provenance d’Occident, c’est en Asie que la majeure partie de la pollution mondiale de plastique des océans sévit. Sans surprise, on retrouve en première position la Chine, suivie de l’Indonésie et des Philippines.
Canada et Vietnam, main dans la main
Par ailleurs, le Vietnam développe depuis mai 2018 le National Action Plan on Marine Plastic Debris Management (plan d’action national pour la gestion des débris plastiques marins), auquel le Canada a par ailleurs contribué en apportant son expérience et son aide lors de l’organisation d’ateliers qui réunissaient politiques, activistes environnementaux et chefs d’entreprises.
« Le plastique ravage nos océans, nos lacs et nos rivières. Nous avons tous un rôle à jouer dans le combat contre la pollution plastique. » – Deborah Paul, ambassadrice du Canada au Vietnam lors du lancement du Plan d’action national
Du besoin de construire une véritable industrie de recyclage – de la collecte des déchets à leur traitement –, les participants avaient notamment souligné la nécessité de mener des recherches et des analyses fiables sur les quantités de déchets plastiques terrestres et marins, pouvant servir de solide base à l’élaboration de lois et mesures politiques.
Dans le même temps, de nombreuses enseignes tentent de s’affranchir de cette image de pollueur massif dont les supermarchés ont porté tous les stigmates ces dernières années. Pour preuve, Big C met déjà à disposition des sac biodégradables faits de poudre de maïs. Lotter Mart ne vend que des pailles et des boîtes Tupperware en restes de cannes à sucre, tandis que les œufs sont emballés dans des paquets en papier.
Un tout petit pas pour tous les océans submergés de micro-plastiques, mais un très grand pour ce pays aux millions de déchets.
Sources : Vice, VNExpress, Earth Day, Gouvernement Canadien, OurWorldInData
Photo de couverture : © Unsplash
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