Imaginez une éolienne. Elle est grande et ses pales (hélices) tournent au gré du vent. Maintenant, imaginez-là, mais sans pales et plus petite : c’est l’invention de l’entreprise espagnole Vortex Bladeless. Découverte d’une idée qui apporte un vent de nouveauté dans le monde des énergies renouvelables.
La turbine ressemble à un long cône qui oscille en fonction du vent. Elle produit de l’énergie électrique en captant les vortex (d’où l’origine de son nom), les courants d’air tourbillonnaires.
Commençons par énumérer les avantages de cette éolienne sans pales : elle ne fait pas de bruit, elle s’intègre mieux dans le paysage, elle ne tue pas les oiseaux, sa construction requiert moins de matériau, elle est plus légère et respectueuse de l’environnement, son installation et sa maintenance seraient plus faciles.
En chiffres, cela se traduit de la façon suivante : une réduction de 53 % des coûts de construction, de 51 % des coûts de fonctionnement, de 80 % des coûts de maintenance, de 40 % des émissions de CO2 et l’énergie produite aurait un coût inférieur de 40 %.
Autres caractéristiques importantes : le moteur installé en haut d’une éolienne classique est déplacé à la base et celle-ci est constituée de fibres de carbone et de verre.
Plusieurs couleurs et trois modèles seront disponibles. Car ces éoliennes ne sont pas seulement destinées aux compagnies produisant des énergies renouvelables, c’est aussi un produit à usage domestique. Autrement dit, vous pourriez donc l’installer dans votre jardin sans provoquer de nuisances sonores ou visuelles pour vos voisins.
La gamme sera constituée de 3 modèles. Le Vortex Atlantis tout d’abord, avec ses 3 mètres de haut et une puissance de 100 watts. Elle sera disponible dès la fin de l’année. Le Vortex Mini atteint 12,5 m de haut et produit 4 kilowatts. Elle est adaptée pour un usage domestique. Il faudrait encore patienter un an avant de pouvoir la commander. Enfin, le Vortex Gran est une structure de 170 m de haut et d’une capacité de 1 mégawatt pour les plus gros clients. Livraison prévue en 2018.
Ce calendrier est intéressant. En effet, on remarque que cette entreprise espagnole mettra à disposition ces éoliennes d’abord pour les pays en voie de développement, puis pour les particuliers et enfin pour les clients professionnels. Il est plus complexe de concevoir et tester des éoliennes de plus de 100 m.
Les premiers tests ont été effectués avec des éoliennes de 4 et 6 m de haut. Damien Mathon, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables, juge « prématurée » la comparaison avec des éoliennes tripales et explique dans les colonnes du journal Le Monde :
« (Elles) ont fait leurs preuves. Installées dès les années 1990 en Allemagne et en 2001 en France, elles ont connu de nombreuses améliorations concernant leur rendement, leur puissance et leur niveau de bruit. Aujourd’hui, c’est un système qui fonctionne pour une production de masse. »
Les experts pointent aussi le doigt sur le défaut principal de cette éolienne d’un nouveau genre : elle est moins productive qu’une éolienne classique. Elle est moins efficace de 30 %. Néanmoins, le problème peut être compensé en installant plus de Vortex puisqu’elles prennent moins de place et qu’elles coûtent moins cher.
Source : PositivR