Des élèves sans-abri occupent leurs écoles avec l’aide de leurs enseignants
« Quand tu sais que tes élèves dorment dehors, parce que tu les vois arriver le matin avec des cernes énormes, les vêtements boueux, le cartable rongé par les rats, et que tu vois les mères de famille craquer en pleine réunion entre parents et profs, l’engagement en tant qu’instituteur est évident. Ce qui est anormal, ce sont les écoles où les instituteurs ne s’engagent pas. » Allan, enseignant à l’école Gilbert Dru, à Lyon.
Tandis que les ouvertures de squats et les réquisitions citoyennes se multiplient dans la métropole de Lyon, le mouvement d’occupations des écoles primaires se poursuit, comme chaque hiver depuis 2013, pour épargner la rue à des familles dont les enfants sont scolarisés.
70 élèves et leur famille mis à l’abri juste avant Noël
Parmi une vingtaine d’écoles qui se sont mobilisées avant les vacances de Noël, cinq, ont permis à 70 élèves et leur famille d’être mis à l’abri par les services de la préfecture. À Lyon, la grande majorité des parents et enseignants s’organisent pour venir en aide aux plus démunis. L’ensemble de ces collectifs forme depuis 2014 le mouvement « Jamais sans toit ». « Une fois que tu as organisé des goûters solidaires, contacter des élus, fait de la charité et que des élèves sont toujours à la rue, qu’est-ce qu’il te reste ? demande Allan. Nous avons choisi de lutter sur notre lieu de travail. Notre objectif n’est pas juste de mettre à l’abri des enfants SDF et leurs parents, c’est aussi d’alerter l’opinion publique, de créer un rapport de force politique, afin que l’hébergement soit assuré par l’État. »
Trois mois d’occupation dans une école de Vaulx-en-Velin
À Vaulx-en-Velin, une école a elle aussi permis aux personnes défavorisées d’obtenir un toit où dormir. Les trois familles ont occupé les lieux d’avril à juin 2020. Chaque soir les enseignants se relayaient pour assurer une présence aux côtés des trois familles.
Une belle initiative qui permet aux familles sans-abri de trouver un endroit où manger, dormir et rencontrer des gens. Ce mouvement solidaire pourrait inspirer d’autres écoles ou entreprises à aider les personnes itinérantes.
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Source : bastamag
Image : Photo by Tom Parsons on Unsplash