Fukushima : Les Cerisiers de l’Espoir
La beauté éphémère d’un cerisier en fleurs sur un site dévasté, un symbole qui porte en lui l’espoir d’un avenir meilleur. Les Japonais attachent beaucoup d’importance à la poésie d’un instant, d’une image, d’un souvenir. Huit ans après l’accident de Fukushima, les habitants ont appris à voir au-delà de la catastrophe et à envisager l’après sous un angle plus positif.
Du Béton et des Cerisiers
Suite à la catastrophe naturelle qui a menacé le site nucléaire de Fukushima, les ingénieurs ont entamé des travaux de bétonnage pour réduire ou du moins limiter la radioactivité des sols. Les couleurs vertes des collines et les champs ont laissé place à la grisaille du béton. Seule touche de couleur dans ce paysage quasi apocalyptique : les cerisiers en fleurs. Plantés par les employés de la centrale nucléaire en 1971, ces arbres n’ont pas été rasés après l’accident. Certains ont bien entendu subi la violence des forces de la nature (tsunami et tremblement de terre), mais les ingénieurs ont décidé de garder les survivants. Les cerisiers en fleurs allègent leur tâche quotidienne de décontamination du chantier.
Les Germes de l’Espoir
Les habitants de la région sont également très attachés au cerisier en fleurs comme symbole de la renaissance. Certains d’entre eux n’ont pu retourner sur leurs terres qu’en 2013, soit deux ans après l’accident. Afin de redonner de l’espoir à sa communauté, Yumiko Nishimoto a lancé un appel national au don afin de planter des milliers de cerisiers autour du site. Les cerisiers symbolisent alors la reconstruction, pas à pas, de la nation.
Miharu Takizakur, un véritable sanctuaire
Situé à environ 70 km de la base nucléaire, le cerisier Miharu Takizakur est devenu lui aussi un symbole très fort, pour ne pas dire un véritable sanctuaire. Cet arbre âgé de plus de mille ans a survécu au tsunami, au tremblement de terre et à la catastrophe nucléaire de Fukushima. C’est un témoignage vivant de la capacité de résilience des Japonais.
“Tout au long de l’histoire, les Japonais ont survécu à tous les désastres qui nous sont tombés dessus. Nous les avons acceptés comme des événements dans un certain sens inévitables, qui se combinent pour surmonter les dommages qu’ils ont infligés.” Haruki Murakami
Malgré les catastrophes, il reste de l’espoir. Par la symbolique du cerisier en fleur, les Japonais ont choisi un discours alternatif au scénario apocalyptique de Fukushima. Dans cette optique, ils se sont spécialisés dans la création de nouvelles technologies de démantèlement. Le cerisier renaitra de ses cendres, ou plutôt de ses bourgeons.
Sources : The Conversation, I Play Fukushima, Kyodo News
Crédits photos : I Play Fukushima
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