Festival MURAL 2019 : retour sur une visite en totale immersion
C’est sur le boulevard Saint-Laurent que notre guide nous a donné rendez-vous. Sous un soleil écrasant (mais tant attendu !), il est 14 h lorsque Jacinthe rassemble son petit groupe de visiteurs près des premières murales autour de la scène principale. Avides d’en apprendre plus sur cet art urbain, nous passons difficilement inaperçues. En effet, une visite guidée en pleine semaine réunit majoritairement des personnes du troisième âge ! La confrontation intergénérationnelle rendra l’expérience d’autant plus enrichissante. Armée de son appareil photo, notre photographe prend les premiers clichés pendant que Jacinthe revient sur l’histoire du festival.
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« Ce n’était pas fort, mais ce n’était pas mort. »
Avec cette simple phrase, notre guide résume parfaitement la raison de vivre du festival MURAL. Comme toute grande ville, Montréal est sujette aux projets de construction. Dix ans plus tôt, le boulevard Saint-Laurent avait souffert de ces travaux, perdant de son dynamisme. Dans une volonté de revitalisation urbaine, un groupe de muralistes a proposé aux commerçants qu’ils mettent des murs à leur disposition pour y réaliser les fameuses murales. Le festival MURAL est ainsi né en 2013 et depuis, le boulevard a retrouvé son attractivité passée et tout le quartier est alors devenu une véritable galerie d’art à ciel ouvert ! Un réel délice pour les yeux.
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Au Canada, comme à l’étranger, le festival a également participé au rayonnement culturel de la ville de Montréal. Chaque année, le festival MURAL invite donc des artistes muralistes du monde entier à peindre les murs de la ville. Les sujets abordés par les artistes sont aussi divers que le nombre de murales. De la revendication politique à l’appel à la créativité, Jacinthe nous explique qu’il n’y a pas de sujet tabou. D’ailleurs, les deux premières murales que nous admirons en témoignent : la politique a bel et bien sa place sur les murs de la ville.
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Pendant la visite, notre guide sort quelque peu des sentiers battus en nous promenant dans les ruelles adjacentes au boulevard. Derrière les poubelles de Juliette & Chocolat, nous entrons dans le « off-festival ».
« Un tour haut en couleur, et en odeur ! » – Jacinthe
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Ici, pas de chariot élévateur ni de pancartes explicatives, c’est la rue qui s’exprime. En nous initiant au langage de l’art de rue — wild style, weed paste — Jacinthe déchiffre les hiéroglyphes qui s’étalent sur les murs et les portes. Ainsi, nous apprenons les règles du « cool » en matière de graffiti, les différentes techniques utilisées par les artistes… Lorsque notre guide nous raconte l’histoire d’une des figures de l’art urbain montréalais, SCAM — décédée l’année dernière et à qui de nombreux tags sont dédiés —, une voix se détache du groupe et laisse échapper son brut ressenti : « Respect. »
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De Sherbrooke à Saint Urbain
La tournée des murales se poursuit sur Saint-Urbain, où notre petit groupe a la chance d’observer un artiste en plein travail. Sous un soleil de plomb, Marc Olivier Lamothe manie le chariot élévateur avec aisance, pour atteindre les hauteurs de son mur. Très amical, l’artiste a répondu aux questions des visiteurs et nous a donné rendez-vous samedi prochain pour admirer son œuvre achevée.
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D’une durée prévue de 1 h 30, la visite s’est en réalité prolongée jusqu’en fin d’après-midi. À chaque coin de rue, une nouvelle œuvre à admirer et de nouvelles anecdotes à partager. Comprendre le parcours des artistes, les thèmes abordés et les techniques privilégiées apporte une autre dimension à la visite. Les murs prennent vie, mais prennent également sens grâce aux enrichissantes explications de Jacinthe. Notre petit groupe s’est séparé au pied du mont Royal, des étoiles plein les yeux… et les pieds fatigués !