Une chorale pour les victimes d’esclavagisme moderne
Amies Freedom Choir est une chorale britannique, regroupant des femmes victimes d’esclavagisme moderne. Leur but est de leur redonner confiance en elles, afin de leur permettre un meilleur début dans la vie.
Une association nécessaire
Au départ, elles ont été envoyées vers le Royaume-Uni pour travailler mais ont été forcées au travail domestique et à la prostitution. La plupart du temps, elles viennent des Caraïbes, d’Afrique, d’Europe de l’Est ou d’Asie du Sud-Est. Le gouvernement s’efforce cependant de les aider et à travers ce qu’ils appellent un « Reflection & Recovery ministry » leur procurer 45 jours de soutien financier et psychologique. Cependant, l’association PAN Intercultural Arts proteste et montre que ces 45 jours ne sont pas suffisants. Cette association incite ces femmes à participer à des activités artistiques, afin de développer une culture musicale et culturelle variée à travers le Amies project. En plus de blessures physiques, ces femmes souffrent également de blessures émotionnelles. Ainsi, le Dr Dickson et Annabel Rook ont lancé ce projet en 2010, avec pour seul objectif de reconstruire ces survivantes d’un trafic encore trop peu maitrisé.
Un moyen de se faire des Amies
Le but de Dickson et Rook, est de passer par la musique pour aider à soigner des maux comme des syndromes post-traumatiques, la dépression ou bien encore l’anxiété dont peuvent souffrir ces jeunes femmes. En entrant dans l’association, certaines d’entre elles n’osent même pas dire leur nom. Les faire chanter dans une chorale c’est les faire utiliser leur voix pour quelque chose d’artistique et de commun. Aux premières séances, la chorale commence par jouer à des jeux de groupe afin de faire les présentations. Ensuite, les répétitions peuvent commencer et enfin, pour celles qui le veulent, il peut y avoir des représentations face à un public. L’Amies freedom choir est aussi un moyen pour elles de se trouver des amies qui ont traversé les mêmes épreuves et de pouvoir commencer à construire une vie sociale dans un tout nouveau cadre de vie. La chorale propose en effet des repas hebdomadaires et finance les dépenses nécessaires aux déplacements pour les répétitions.
Un nouveau départ et une nouvelle vie
Les bénéfices personnels que leur apporte la chorale les aident dans leur vie courante également. Elles trouvent souvent le courage de parler ensuite à des médecins, à des avocats. Ainsi, elles parviennent à demander des aides du gouvernement britannique et à réclamer justice pour ce qu’elles ont vécu. Lors de leur entrée dans l’association, chaque jeune femme signe un contrat que des participantes avant elle ont aidé à rédiger. Le but est de faire prôner la culture du respect de soi et des autres. Lors de la signature de ce contrat, elles s’engagent à respecter les autres religions ainsi que les autres sexualités. Ce moyen de procéder aide les femmes à s’ouvrir au monde, et à la fois d’intégrer les autres, mais aussi de s’intégrer elles-mêmes dans une nouvelle vie.
Sources : PAN Intercultural Arts et The Guardian
Crédits photos Haley Rivera sur unsplash et The Guardian