Droits des femmes : le Soudan pénalise les mutilations génitales féminines
Le 22 avril 2020, le gouvernement soudanais a rendu illégale l’excision, une mutilation génitale féminine (MGF) pratiquée sur les jeunes femmes du pays.
Un acte barbare encore d’actualité
Selon les Nations Unies, 87 % des Soudanaises ont été victimes de MGF dès l’âge de 13 ans. Ces interventions sont considérées comme des coutumes, dont la croyance culturelle diverge selon la communauté. Quelle que soit la justification de cet acte, la jeune fille doit faire preuve de « pureté » pour se marier. Ainsi, différents types de mutilations génitales sont employés afin d’assurer chasteté et virginité chez la future mariée. L’excision, qui est l’ablation partielle ou totale du clitoris externe et des petites lèvres est la plus courante. La plus douloureuse se nomme l’infibulation : l’orifice vaginal est rétréci puis couvert. En 2020, plus de 4 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales selon l’ONU. Parmi les pays où l’excision est la plus pratiquée, on retrouve l’Égypte, le Mali et l’Éthiopie.
La montée au pouvoir des militantes soudanaises
22 avril 2020, jour mémorable pour les femmes soudanaises. Le Code pénal a adopté un nouvel amendement : toute pratique d’une mutilation génitale sera passible de trois ans d’emprisonnement et d’une amende. C’est un pas en avant pour les droits des femmes, sachant que 200 millions de femmes ont enduré cette pratique depuis 2016. Cependant, beaucoup craignent que son action clandestine perdure. Une mobilisation massive des femmes (2/3 des manifestants étaient de sexe féminin) est à l’origine de ce changement. Alaa Sanah, surnommée « kandaka » en référence aux reines antiques du Soudan, devient l’icône du mouvement à l’âge de 23 ans seulement. L’implication des femmes dans les mouvements de contestation populaire prend de plus en plus d’ampleur. Leurs multiples rassemblements pacifiques dans les rues en clamant « thawra » ou « révolution » en français ont déjà mené à la démission du président Omar El-Béchir en avril 2019.
Pour contrer les mutilations génitales, l’UNICEF avait lancé en 2008 une campagne dans le but de faire évoluer les mentalités. Nommée « Saleema », la campagne vise à montrer la cruauté de ces actes envers les femmes. Des courts métrages ont également été réalisés afin de donner la parole aux victimes et faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
L’histoire d’Abida, victime de MGF :
Sources : ONU Info, BBC Afrique
Crédit photo : Fabio Mondelli, Twitter : @lana_hago
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