Une victoire historique pour les Ashaninka du Brésil
La communauté indigène des Ashaninkas de la forêt amazonienne vient de remporter une victoire face aux sociétés forestières. Une compensation de 3 millions de dollars pour la déforestation de leurs terres.
La déforestation, une préoccupation grandissante
Depuis plus d’un siècle, leurs terres sont dévastées par des exploitants de caoutchouc, des bûcherons ou compagnies pétrolièreserres, terres qui s’étendent du Brésil au Pérou. La société Cameli a pillé un quart des terres de la réserve des indigènes qui se situent à la lisière de l’État d’Acre, au Brésil. Ce phénomène pose un problème écologique majeur et constitue l’une des raisons des feux de brousse dans l’Amazonie. Selon WWF, plus de 170 millions d’hectares de forêts risquent de disparaître d’ici 2030.
La déforestation est un phénomène qui perdure au Brésil. Entre 1981 et 1987, la société forestière de la famille Cameli a abattu illégalement des milliers d’arbres dans la réserve indigène de Kampa do Rio. Les entreprises ont récolté des cèdres et des acajous pour le commerce de meubles en Europe.
Une bataille judiciaire de plusieurs décennies
Le procès a débuté en 1996, mais c’est en 2011 que l’affaire s’est retrouvée devant la Cour Suprême du Brésil. Cependant, il n’a été question d’aucune délibération. Le procès s’est finalement terminé au début du mois d’avril 2020, où Augusto Aras, procureur de la République a reconnu le crime commis quarante ans plus tôt. La signature d’un accord a conduit à une compensation financière et des excuses publiques de la part des sociétés forestières. Ces dernières ont reconnu « l’énorme importance du peuple Ashaninka en tant que gardien de la forêt ». Elles disent également avoir du regret « pour tous les maux causés », selon le média Mongabay.
La reconnaissance des droits d’une communauté indigène représente une avancée pour ces peuples d’Amazonie alors que leur voix a été longtemps négligée. L’avocat d’Ashaninka a souligné que c’était « la première fois dans l’histoire du droit brésilien qu’une telle chose se produisait. » Cet accord historique pourrait être le début d’une longue série étant donné la longue liste de crimes environnementaux au Brésil.
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Sources : Latin Post, Mongabay
Crédits photos : Ministério da Cultura