De l’espoir pour le gibbon de Hainan
Ce petit primate, connu pour son intelligence, voit récemment de l’espoir dans sa réhabilitation. Victimes de la déforestation, il ne restait plus que 10 gibbons sur le territoire chinois. Aujourd’hui, leur nombre continue d’augmenter.
Des victimes collatérales du réchauffement climatique
L’espèce vit sur une petite région de l’île tropicale de Hainan, au sud de la Chine. Tous rassemblés dans la réserve nationale naturelle de Bawangling, on ne comptait, en 2003, que 10 individus au monde. Aujourd’hui, l’espèce est reconnue comme étant en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En effet, il s’agit non seulement d’une famille de primates extrêmement fragile, mais également d’une espèce animale très rare. Mais ça n’a pas toujours été le cas.
Des chercheurs en biologie estiment qu’il y avait environ plus de 2 000 gibbons par le passé sur le territoire asiatique. Cependant, à partir de la moitié du XXe siècle, la politique d’industrialisation massive et accélérée du gouvernement chinois a entraîné une déforestation importante des îles du sud. Notamment l’île de Hainan. Les gibbons ont perdu petit à petit du territoire et ne trouvaient plus d’arbres fruitiers pour se nourrir. Le braconnage s’est ajouté à la déforestation. Les gibbons sont parfois encore vendus sur le marché noir ou tués illégalement pour leur viande. Aujourd’hui, l’espèce est considérée comme tellement fragile qu’une catastrophe naturelle s’abattant sur l’île (un typhon, par exemple) serait bien capable d’effacer toute trace des gibbons de Hainan.
Néanmoins, les biologistes et membres du groupe Kadoorie Conservation sont parvenus récemment à redonner de l’espoir dans le futur des gibbons. Le nombre de singes continue d’augmenter.
Une espèce parapluie
En un peu plus de 10 ans, les gibbons de Hainan ont vu leur population tripler et l’on compte aujourd’hui 30 individus sur l’île. Grâce aux efforts de conservation, mais également grâce à la végétalisation de la zone. En effet, après la plantation de plus de 80 000 arbres fruitiers dont des figuiers et des litchis, non seulement les singes ont retrouvé leur territoire, mais également leur garde-manger. Pour les scientifiques de la zone, l’objectif est de pouvoir augmenter la population de plus de 50 individus. Ainsi, l’espèce pourrait être considérée comme simplement « en danger » par l’UICN et toute menace d’extinction serait évincée.
Étendre le territoire des gibbons a également un impact extrêmement positif sur le reste de la faune du territoire. Considérée comme une « espèce parapluie », sauver les gibbons revient à conserver tant d’aspects différents du territoire que de nombreuses espèces en danger pourraient bien se voir tirées d’affaire. Les gibbons mais également l’entièreté de leur environnement pourraient donc être en bonne voie vers la guérison.
Global Goodness vous suggère : Comment a-t-on sauvé le renard gris insulaire ?
Sources : Kadoorie Farm & Botanic Garden, IUCN, Red List, South China Morning Post, The Mind Unleashed
Crédits photos : Jash Kothari, Chastagner Thierry