Le racisme, à l’origine d’une mobilisation mondiale
La planète vit actuellement une colère mondiale, suscitée par la mort de George Floyd. Les contestations du 6 et 13 juin ont rassemblé des milliers de personnes à travers le monde.
« Black Lives Matter », slogan universel
La mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, a fait polémique sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les images de l’arrestation violente ont déclenché une vague d’indignation et ont ravivé le problème du racisme systémique aux États-Unis. Ces discriminations entre les personnes racisées et les personnes blanches sont le fruit de processus historiques. La couleur de peau ne devrait plus être un frein à l’accès à l’éducation ou à la santé. Michael Jordan, six fois champion de la NBA, exprime son indignation : « Nous sommes en 2020, et notre famille comprend désormais tous ceux qui aspirent à notre mode de vie. Pourtant, même si les choses ont changé, le pire reste le même. »
En quelques jours, le mouvement « Black Lives Matter » s’est propagé à travers tout le globe. Après les émeutes dans de nombreux états américains, les marches de protestation s’étendent au-delà du continent américain. De New York à Tokyo, en passant par Londres, Berlin ou Paris, le monde connaît une mobilisation historique. Le hashtag Black Lives Matter, qui se traduit par « les vies noires comptent » prend une ampleur considérable. L’invention de ce mouvement date de 2013 après l’acquittement du meurtrier d’un adolescent noir, Trayvon Martin. Des publications en soutien au mouvement ont massivement été publiées sur Instagram (plus de 20 millions). Des personnalités comme Beyoncé, Lebron James ou Justin Bieber y affichent leur soutien. Du côté de Tik Tok, l’application en plein essor compte huit milliards de vidéos avec le hashtag #BlackLivesMatter.
De la parole aux actes
En Europe, le débat sur le passé colonial refait surface. Au Royaume-Uni, des militants londoniens antiracistes ont jeté à l’eau la statue d’Edward Colston, marchand d’esclaves britanniques du 17e siècle. Poser un genou à terre, ce nouveau geste symbole de protestation, est repris massivement par les manifestants, quelques policiers ou même le premier ministre canadien Justin Trudeau. Enfin, la plateforme de streaming HBO a récemment retiré le film Autant en emporte le vent de son catalogue pour sa vision adoucie de l’esclavage.
Le racisme systémique est de plus en plus discuté dans plusieurs pays. Le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner a annoncé vouloir « une tolérance zéro contre le racisme dans les forces de l’ordre. » Pour ce faire, des mesures sont mises en place afin de lutter contre tout acte raciste au sein de la police française. Michaëlle Jean, ancienne gouverneur générale du Canada, appelle à sa reconnaissance : « il est irresponsable de nier que le racisme systémique existe. » Des députés canadiens ont récemment demandé au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour réduire le racisme systémique au Canada.
De hauts fonctionnaires africains membres de l’ONU déclarent être indignés par l’injustice du racisme qui perdure aux États-Unis. Le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a alors invité les pays membres à « élever la voix contre toutes les expressions de racisme et les cas de comportement racistes » à travers le monde.
Sources : Le Monde, AFP, Washington Post, CBC
Crédits photos : Ted Eytan, Lorie Shaull
Global Goodness vous suggère aussi : L’ONU réclame un Nouveau Monde