Don de sang : vers la fin des discriminations ?
Alors que le monde connaît une chute précipitée des dons pendant le confinement, plusieurs pays tentent de réduire toute discrimination envers les homosexuels qui donnent de leur sang.
Une période d’abstinence inégale
En juin 2020, les autorités canadiennes de la santé publique ont appelé les habitants à donner leur sang. Seulement, cette demande exclut les homosexuels qui ont eu un rapport sexuel durant les trois derniers mois. Cette mesure qualifiée de « discriminante » ne concerne pas les hétérosexuels. Selon le député Randall Garrison, cette réglementation « perpétue l’homophobie et la transphobie ». Ces dispositions discriminatoires s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre le VIH dont la population homosexuelle et bisexuelle fut la plus touchée dans les années 80.
Les collectes de sang ayant été annulées dans tout le pays à cause du coronavirus, les États-Unis ont aligné leur politique en matière de don de sang sur celle du Royaume-Uni. La Food and Drug Administration (FDA) a réduit la période d’abstinence d’un an à trois mois pour les personnes homosexuelles. Des études récentes avaient montré que cela ne compromettrait pas la sécurité de l’approvisionnement en sang. Plus de 500 médecins, chercheurs et spécialistes de la santé publique ont demandé à la FDA de supprimer totalement ces restrictions. Selon eux, l’agence n’est pas allée assez loin lorsqu’elle a assoupli ses réglementations.
Malheureusement, nombreux sont les pays tels que la Chine, l’Algérie, la Grèce ou encore l’Autriche qui excluent complètement les homosexuels des dons.
Un pas en avant pour la communauté LGBTQ
Récemment, la France a fait parler d’elle pour la reconnaissance des droits LGBTQ. En avril 2020ef, les députés français ont voté la fin de la restriction, passant d’un an d’abstinence à quatre mois. Cette « première étape » a rapidement entraîné une nouvelle avancée. Le 1er juillet, le gouvernement a adopté un amendement qui supprimerait totalement le délai d’abstinence. Désormais, le pouvoir de décision se trouve dans les mains de l’Assemblée nationale.
Du côté du Brésil, Ceará est devenu le premier État à autoriser les dons de sang des hommes ayant eu un rapport sexuel avec d’autres hommes. L’État se conforme désormais à l’arrêt de la Cour suprême, qui permet à tous ceux qui le souhaitent de faire des dons à condition de se soumettre à un dépistage clinique régulier.
Aujourd’hui, il est devenu difficile de défendre ces mesures discriminatoires à l’encontre des homosexuels. L’argument du VIH apparaît en réalité dépassé. L’Agence française de Santé publique le dit explicitement : « ce critère n’augmente pas le risque de transmission du VIH ».
Sources : The Rio Times, FranceInfo, Radio-Canada
Crédit photo : Daniel James