États-Unis : une victoire inattendue pour les Sioux
Le 6 juillet 2020, un juge fédéral du District de Columbia a ordonné que l’oléoduc Dakota Access cesse ses activités au plus tard le 5 août. Lui qui fait l’objet d’une vive contestation de la part de nations autochtones et d’environnementalistes depuis quatre ans.
L’oléoduc de la discorde
Près de trois ans après l’entrée en service de l’oléoduc Dakota Access, sur le territoire ancestral des Sioux, dans le Dakota du Nord, les contestations à son encontre n’ont pas faibli. En cause : l’impact du pipeline sur l’environnement, notamment sur les eaux du fleuves Missouri. Longeant la réserve des Lakotas, ces eaux constituent la principale source d’approvisionnement pour les tribus avoisinantes.
Fin 2016, les Sioux pensaient avoir remporté la victoire quand le président Barack Obama avait suspendu le projet. Mais dès son investiture, son successeur à la Maison Blanche Donald Trump avait ordonné au corps des ingénieurs d’accélérer la procédure d’autorisation.
Le tronçon creusé sous le Missouri avait suscité une opposition internationale. Cette opposition avait culminé par l’occupation de Standing Rock. Donc, celle-ci était devenue le symbole de la lutte des Amérindiens pour défendre leurs terres convoitées par les compagnies d’hydrocarbures. #NoDAPL était devenu le cri de ralliement des jeunes « water protectors » (protecteurs de l’eau) du monde entier.
Une décision historique
Les Sioux de Standing Rock ont donc tenté de mettre un terme aux activités du pipeline. Et ce, tant sur le terrain que devant les tribunaux. Ainsi, au cours de la construction du Dakota Access, des manifestations ont donné lieu à de nombreuses altercations entre les militants autochtones et les autorités.
En mars dernier, le juge fédéral en charge de l’affaire avait remis en question l’autorisation d’exploiter. Donnée à la compagnie Energy Transfer Partners, l’autorisation était en attente d’un examen sur l’impact du pipeline sur l’environnement. Le juge Boasberg avait alors accordé un mois aux deux parties pour le convaincre de suspendre ou non les activités du Dakota Access.
« C’est une victoire pour les Sioux. Il a fallu quatre longues années, mais aujourd’hui, justice a été faite à Standing Rock” – Jan Hasselman, avocat du groupe Earthjustice, qui a représenté la nation sioux devant les tribunaux.
Sources : Radio Canada, Le Monde
Crédit photo : Vlad Tchompalov
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