Les réfugiés, un apport vital à l’économie
Cinq ans après la décision d’accueillir 1,7 million de réfugiés, l’Allemagne publie les résultats, très positifs, d’un acte au départ contesté.
Des doutes et des peurs
Le 31 août 2015, la chancelière allemande Angela Merkel annonce l’ouverture massive de ses frontières aux réfugiés. Entre 2015 et 2019, 1,7 million de migrants ont effectué une demande d’asile en Allemagne. Le pays devient le cinquième foyer d’accueil au monde, le premier de l’Union européenne.
Cette décision a d’emblée suscité des critiques de toutes parts. Pour Donald Trump en 2017, c’est une « erreur catastrophique ». « La pire décision des temps modernes d’un leader européen » pour Nigel Farage, populiste anglais la même année. Face au scepticisme de son parti comme des droites mondiales, la chancelière déclare « Wir Schaffen das », « nous y arriverons ».
Le pari réussi de l’intégration des réfugiés
Pourtant en 2020, à l’heure du bilan, la politique d’accueil d’Angela Merkel est saluée en Europe. Elle consiste à faciliter l’intégration des réfugiés par l’éducation et l’emploi. Selon le Centre de recherche allemand pour l’intégration et la migration, environ trois quarts des réfugiés arrivés en 2015, 2016 ont aujourd’hui leur propre logement. Environ deux tiers de ceux qui ont fui en 2015 ont un emploi permanent ou une formation.
L’afflux de réfugiés est de plus un afflux de force pour l’économie allemande. Ils travaillent dans la gastronomie, les services de sécurité ou de santé, où il y a un manque de personnel. L’Allemagne est en effet un pays à la population vieillissante, avec une faible natalité. Seule l’immigration peut en réalité pallier ce manque de main d’œuvre.
Enfin, l’apprentissage de l’allemand et l’accès à des études poussées ont permis cette réussite. Plus de 10 000 réfugiés arrivés depuis 2015 maitrisent assez l’allemand pour s’inscrire à l’université. Mohammad Hallak, Syrien, a appris seul la langue. Cinq ans après son arrivée, il est en troisième année en sciences informatiques à l’Université westphalienne de Sciences appliquées, et espère devenir entrepreneur en informatique.
Un sentiment commun d’appartenance
Malgré la peur de tensions entre Allemands et migrants, ces derniers se sentent majoritairement intégrés dans leur nouvel environnement. Plus de 80 % des jeunes réfugiés déclarent un grand sentiment d’appartenance à leurs écoles, et se sentent appréciés de leurs pairs.
« L’Allemagne a toujours été mon objectif. J’ai toujours eu ce sentiment étrange que ma place est ici » Mohammad Hallak, réfugié syrien.
L’AFD, parti d’extrême droite, n’est pas non plus devenu plus puissant. S’il s’est ancré régionalement, il n’est plus si influent au niveau fédéral, loin de leur score record de 12,6 % des voies en 2017. Il a largement perdu son audience, puisque l’immigration est beaucoup moins perçue comme un problème par les Allemands, mais plutôt comme une opportunité.
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Sources : The Guardian, Le Télégramme, DIW Berlin
Crédit photo : Marco Verch/Creative Commons
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