Des villes américaines contre le racisme
De la rue américaine à l’ONU, le racisme structurel des États-Unis est dénoncé. Comment y mettre fin avec un Président intransigeant quant à la question raciste de son pays ? Certaines villes américaines utilisent leur pouvoir pour améliorer la situation des Afro-Américains.
Des villes ségréguées
Les villes représentent la société. Qui dit société raciste, dit ville raciste, et inversement. Ainsi, aux États-Unis, l’urbanisme est discriminatoire. Le réseau routier inter-état a scindé et cloisonné des quartiers, ce qui a créé des décennies de ségrégations raciales. D’autant plus que la politique américaine en matière de logement est souvent raciste, notamment avec les pratiques des prêts abusives. De ce fait, une famille noire américaine moyenne avec enfants ne détient que un cent de richesse pour chaque dollar détenu par une famille blanche américaine moyenne avec enfants. L’écart est consternant, tout comme le difficile accès à la propriété. Les manifestant.es dénonçant le racisme endémique et structurel œuvrent aussi à s’approprier l’espace public.
Des politiques publiques contre les discriminations
Résoudre un problème systémique requiert la mobilisation de tous les acteurs concernés. Ainsi, les villes américaines doivent jouer un rôle. Certaines suppriment les hommages à l’esclavagisme. Par exemple, depuis le printemps 2020, une loi de Virginie autorise le déboulonnement de statuts glorifiant la Confédération, dont celle de Robert E. Lee. L’État de Rhode Island, quant à lui, officiellement nommé « État de Rhode Island et des Plantations de Providence », va changer de nom pour « Rhode Island ». Ces démarches symboliques s’ancrent dans un processus de vérité et de réconciliation. Elles s’accompagnent de projets visant à inclure économiquement la communauté noire. La ville de Ashville en Caroline du Nord a ainsi voté une résolution pour « stimuler la mobilité économique et les opportunités de la communauté noire ».
Pour lutter contre le mal-logement, l’exclusion et la précarité d’Afro-Américain.es, des villes encouragent la création de fiducies foncières communautaire (« Community Land Trust »). Ce mode de logement fonctionne par le transfert temporaire de propriété, la propriété des terres est communautaire et celle des maisons est individuelle. Ces logements permettent aux acheteurs à faibles revenus d’obtenir un logement. C’est pourquoi des villes les promeuvent, comme New York City qui les exonère de certains impôts depuis 2017.
De même, la région de Seattle propose le transfert de biens publics inutilisés à des organisations communautaires gérées par des Afro-Américain.es.
La construction d’un espace serein
Les villes peuvent donc construire un espace public tolérant pour mettre fin aux souffrances liées aux hommages esclavagistes. Dès lors, les Afro-Américain.es peuvent s’approprier leur ville. Grâce aux fiducies foncières communautaires, ils et elles peuvent également mieux s’intégrer. Elles leur permettent de se constituer un capital et donc une stabilité financière, tout en leur donnant une voix officielle. Au total, les États-Unis comptent 280 habitats de ce type, soit 20 000 logements. unitaires et autant de familles qui en bénéficient.
Crédits Photos: Life Matters/ Pexels ; Josh Fields/ Pexels
Sources : Mediapart, Yes Magazine, Geoconfluences, Le Monde, Avenues
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