Mégots : les industriels du tabac payent l’addition
Après d’intenses tractations, l’État français semble avoir mis au pas les cigarettiers. Avec 25 000 tonnes de mégots jetés chaque année en France, l’enjeu est de taille. Désormais, les industriels doivent collecter et recycler les mégots. Ils s’acquitteront de cette tâche au travers de contributions financières et de recherches de solutions innovantes.
Objectif moins 40% de mégots abandonnés
Depuis février 2021, l’État a assigné des objectifs de gestion des déchets aux cigarettiers. En clair, ils devront assurer « la prévention des abandons illégaux de mégots ». Le gouvernement a fixé le cap ; en six ans, il faudra réduire de 40% le nombre de mégots jetés par terre. Il appartient également aux industriels de présenter une « méthodologie d’évaluation » de ces déchets pour mesurer l’évolution de la situation. Le ministère de la Transition écologique validera, ou pas, cette méthodologie.
Pour assurer cette gestion des déchets, les cigarettiers doivent créer un éco-organisme. C’est-à-dire une entreprise à but non lucratif fondée et détenue par les entreprises concernées, en l’occurrence les fabricants de tabac. À travers cet éco-organisme, les industriels doivent atteindre les objectifs fixés par le ministère. De plus, l’État impose également la mise en œuvre de certains dispositifs.
Collecter et recycler, quelles méthodes adoptées ?
En amont de la collecte des mégots, les fabricants de cigarettes doivent assurer des campagnes publicitaires visant à sensibiliser les citoyens. Au total, 5% des contributions financières de l’éco-organisme seront consacrées à ces campagnes de sensibilisation.
Autrement, les cigarettiers devront proposer des « dispositifs de collecte des mégots » aux collectivités territoriales. De plus, ils financeront en partie les initiatives de ramassage des mégots. D’ici peu, vous pourrez également demander des cendriers de poche gratuits aux vendeurs de tabac. Ces cendriers seront intégralement payés par les industriels du tabac.
Les entreprises devront également financer des projets de recherche. Ceux-ci étudieront de nouveaux moyens de collecte et de recyclage des mégots. Plus encore, les taxes imposées aux industriels pourraient les inciter à imaginer une cigarette moins polluante ou plus facilement recyclable. Enfin, ils pourraient s’appuyer sur certaines entreprises qui proposent déjà des solutions pour revaloriser les mégots de cigarette en isolant, en carburant ou encore en plastique.
Détritus le plus nocif pour les océans selon NBC News, un mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Qui plus est, les 40 milliards de cigarettes consommées annuellement dans l’Hexagone pourraient constituer un cercle vertueux si elles étaient recyclées. Quoi qu’il en coûte, les fabricants de cigarettes payeront l’addition.
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