Aider les prisonniers à devenir à de bons pères
Comment un prisonnier peut-il être un bon père ? La question ne semble pas présenter de réponse positive. Pourtant, l’association Safe Ground y réussit.
Des prisons contre-productives
Malgré qu’ils aient commis des délits ou des crimes, les prisonniers n’en demeurent pas moins des êtres humains ayant droit à la dignité et à de l’aide. Cependant ces hommes en prisons ne conservent que très peu de liens avec leurs familles. Reclus au sein d’un sanctuaire exclusivement masculin, trop souvent la violence et l’apathie prévalent. La prison les coupe des responsabilités qu’ils détiennent envers ces familles. La situation présente de nombreuses difficultés, autant pour les détenus que pour leurs proches. L’exclusion dessert la réinsertion familiale et sociale, et en contrepartie les proches sont stigmatisées. Ainsi, comment des enfants coupés de leur père-prisonnier, peuvent-ils se construire positivement par rapport à eux ? C’est pour s’attaquer à cette problématique que l’association Safe Ground agit.
Depuis 1993, Safe Groud collabore avec des prisons anglaises pour la justice sociale et la réinsertion optimale des détenus dans leur environnement familial. Fondée par Antonia Rubinstein et Polly Freeman, l’organisation met en place des programmes alternatifs, dont « Father Inside » (« Père en Prison »).
« Father Inside »
Le programme se déroule dans les prisons anglaises de catégories A, B et C. C’est-à-dire dans les établissements de haute sécurité qui rassemblent les personnes considérées comme un danger public, dans les prisons locales ou de formation, ainsi que dans prisons moins sécurisées où les détenus peuvent se déplacer hors des murs. Les bénéficiaires travaillent alors en groupe pendant cinq semaines en temps complet ou bien pendant neuf semaines en mi-temps. Accompagnés par des tuteurs et un accompagnateur familial, ils se concentrent sur la responsabilité parentale, sur l’éducation des enfants, ainsi que sur le développement et le bien-être. L’apprentissage actif se compose d’ateliers basés sur l’art et l’expression. Ainsi, le théâtre aide les hommes à s’exprimer, à prendre conscience qu’ils peuvent s’améliorer et rire d’eux-mêmes. Ils développent également une meilleure compréhension de leur rôle de père en écrivant un dossier personnel, mais aussi par les jeux de rôles et les groupes de discussion. Ils apprennent également à rédiger des lettres.
Devenir une meilleure personne
Grâce à cette formation, les hommes renforcent leur identité positive. Ils construisent une perception saine d’eux-mêmes, ce qui leur redonne confiance dans leur rôle de père. Lors des visites familiales, les prisonniers discutent plus facilement avec leurs familles, d’autant plus que le programme améliore les capacités de communication. Pour le formateur David Kendall, améliorer « les compétences des parents, c’est une forme de droit des parents ». Les aboutissants de « Father Inside » dépassent les enjeux familiaux. En remettant en question leurs attitudes et leurs pensées, les bénéficiaires développent des aptitudes pour faire face aux difficultés, ils présentent alors 40 % en moins de possibilités de récidiver, selon les analyses du ministère anglais de la Justice. Ce programme, qui a accompagné 2 614 prisonniers, incarne un outil de réinsertion et de lutte contre la criminalité.
« Il ne s’agit pas de changer les couches, mais de changer les mentalités », un père déprogrammé Father Inside, 2008
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Sources: Safe Ground; Positive News
Crédits Photos : @spanic / Unsplash ; @fergreppe / Unsplash
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