Au Malawi, une cheffe libère les filles
Au Malawi, un pays pauvre d’Afrique australe, Theresa Kachindamoto se bat pour émanciper les jeunes filles.
Une cheffe révoltée
Theresa Kachindamoto est la cheffe traditionnelle du District malawien de Dedza, depuis 2003. Les femmes de pouvoir y sont rares, alors c’est avec stupéfaction qu’elle reçut ce titre à 16 ans. Sa famille l’a choisie pour succéder à son défunt frère en raison de sa bienveillance, et elle ne s’est pas trompée. À peine désignée, elle est frappée de voir toutes les fillettes mariées et mères qu’elle croise dans les rues ; elle constate qu’« en grandissant comme fille de chef, » elle a été « protégée ». Depuis, cette femme de haut rang mène une guerre contre les mariages précoces.
Stop aux mariages et plus d’éducation
Theresa mène une politique de tolérance zéro envers les mariages d’enfants. Son premier acte consiste à rendre ces unions illégales dans le district de 100 000 habitants. Et ceux qui ne respectent pas ce droit doivent payer une lourde amende. Elle annule également tous les mariages qui avaient eu lieu avant son arrivée au pouvoir, soit plus de 3000 ! Or, elle doit lutter contre des responsables masculins qui soutenaient ces pratiques et pour mener à bien son projet elle implique la population avec son réseau d’informatrices. Ces « mères secrètes », présentes dans les 545 villages du district, veillent au respect de cette règle. Les jeunes mères sont renvoyées sur les bancs de l’école et Theresa subventionne leur scolarité si elles n’en ont pas les moyens. Elle s’assure également que les parents prennent en charge les enfants nés de mariages forcés, et que les pères subviennent à leurs besoins. La dirigeante a aussi mis fin à d’autres traditions abusives envers les filles et les femmes, ainsi qu’aux rites de purification sexuelle.
Vers une culture égalitaire
Le succès de son combat s’étend sur tout le territoire ! En 2015 elle a réussi à faire fixer l’âge minimum de mariage pour les deux sexes à 18 ans. Elle a libéré des milliers de filles de l’emprise de l’union forcée. Une initiative plus que bénéfique, car accroître la scolarité des filles améliore non seulement leur santé et leur richesse, mais stimule aussi la communauté tout entière selon l’UNICEF. Mme Kachindamoto redéfinit la culture traditionnelle de son pays, elle opère un changement de mentalité nécessaire pour le bien-être des femmes et ses efforts résonnent mondialement. En 2016, l’ambassadrice de l’ONU Femmes, Emma Watson, lui a rendu visite ; tandis qu’en 2017 elle a reçu le Vital Voices Global Leadership Awards.
Des mariages alarmants
Les progrès effectués au Malawi éclairent sur un enjeu qui ne touche pas que ce pays. Dans le monde, chaque année, 15 millions de jeunes filles deviennent des épouses. Ces enfants souffrent alors de violence ou d’abus et elles sont mises en danger. Enceintes, les adolescentes s’exposent à une forte menace de décès. Tandis que leur nourrisson présente un risque de mortalité 60 % plus élevé que s’ils étaient nés d’une mère plus âgée.
Sources : Santé Plus Mag ; Marie Claire ; Unicef
Crédits Photos : @anniespratt/Pexels ; Santé Plus Mag
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