Capitales vertes européennes (3/5) :
Bristol l’ambitieuse
Dans cette série d’articles, Global Goodness vous fait découvrir cinq villes européennes auréolées du prix de la « Capitale verte de l’Europe ». Ce trophée récompense les villes ayant engagé des pratiques vertes, durables et responsables. En 2015, Bristol s’est imposée devant Bruxelles, Glasgow ou encore Ljubljana.
Bristol, capitale verte un jour…
Dans le sud-ouest de l’Angleterre, la ville deBristol a été saluée pour son ambition dans la lutte contre le dérèglement climatique. Outre ses 450 parcs, la cité a misé sur ses investissements en matière de transport et d’énergie pour convaincre le jury. La sixième ville d’Angleterre prévoyait alors d’injecter 500 et 300 millions d’euros dans ces deux domaines. Ces financements s’inscrivaient dans un objectif plus large : celui de réduire ses émissions de CO2. Pionnière, Bristol est la première ville anglaise à s’engager pour diminiuer son taux d’émission de CO2 de 60% en 2050 par rapport au niveau de 1990. Quelques années plus tard, la métropole a mis la barre plus haut. Elle prévoyait de réduire ses émissions de 80%, toujours à horizon 2050.
En plus de ces objectifs, la commune de 450 000 habitants s’est appuyée sur des résultats concrets pour obtenir le prix. Ses investissements passés dans les moyens de transport ont fait doubler le nombre de cyclistes en dix ans. La ville s’était également offert une couverture médiatique en mettant en circulation un bus roulant grâce aux excréments humains. Plus sérieusement, les Bristoliens avaient réduit leur consommation énergétique de 16%. Sûrement grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments de plus de 25%.
Entre réussites et objectifs ambitieux, Bristol se montrait aussi innovante. Depuis 2012, elle met en circulation une monnaie qui permet de consommer localement. En plus de stimuler l’économie de la ville, cette devise favorise les circuits courts. Les Bristoliens peuvent l’utiliser dans différents magasins ou même pour payer leur facture d’énergie auprès d’un fournisseur 100% renouvelable.
… capitale verte toujours
« Capitale verte de l’Europe » depuis 2015, Bristol décuple ses ambitions environnementales. Sa volonté de réduire ses émissions de CO2 de 80% en 2050 est rapidement devenue obsolète. En 2019, elle s’est déclarée en « état d’urgence climatique ». Elle prévoit désormais d’atteindre la neutralité carbone en 2030.
Dans le cadre de cet objectif, Bristol a mis fin à son projet d’extension de son aéroport. Tournée vers le local, la cité portuaire profite de sa situation géographique pour installer un parc éolien sur les docks. L’énergie produite alimente un quart de ses bâtiments municipaux. Mais pour Bristol, la meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée. Elle poursuit donc ses investissements pour favoriser l’utilisation des vélos. En moyenne, il y a quatre fois plus de cyclistes ici que dans le reste du pays.
Pour séduire les Bristoliens, la ville s’intéresse à leurs estomacs. Elle souhaite que « tous les habitants aient accès à de la nourriture fraîche et bon marché à dix minutes de marche ». Ainsi, elle prévoit de rendre la totalité des terres municipales adaptée à la production de nourriture. En 2050, Bristol espère produire 15% de produits frais dans le cœur de la ville. Mais si l’on s’en réfère aux objectifs de réduction d’émissions de CO2, ces projets pourraient être rapidement réévalués pour viser plus haut, plus vite.
Le prix de « Capitale verte de l’Europe » est venu donner un nouveau souffle à Bristol. Il récompense les efforts passés, entretient la dynamique et encourage les projets à venir. Le trophée apporte également une reconnaissance internationale dont peut se targuer la ville. Elle a récemment publié un manuel pour rendre sa ville plus verte. Tandis que les habitants profitent d’un cadre de vie idéal, Bristol s’impose comme leader en matière de développement urbain durable.
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