Planter au moins 10 arbres pour obtenir son diplôme !
En 25 ans, les Philippines ont vu près d’un tiers de leurs forêts disparaître. L’équivalent de près de 3 412 000 hectares envolés en fumée, littéralement. Un constat qui fait froid dans le dos, mais que le gouvernement s’attache depuis plusieurs années à inverser. Et la dernière initiative en date a de quoi faire bondir, tant elle est originale : le « Graduation Legacy for the Environment ».
Acheter son diplôme en Nature
Introduit par le député Gary Alejano, ce projet de loi impose à tout étudiant d’avoir planté au minimum 10 arbres pour se voir remettre son diplôme. Une sorte de pré-requis visant, selon les dires du gouvernement, à promouvoir la protection environnementale, la conservation de la biodiversité, mais aussi à ralentir le changement climatique et réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté. Voté à la mi-mai par la Chambre des Représentants, il reste à être validé par le Sénat dans les prochaines semaines pour pouvoir entrer en vigueur.
Une initiative qui avoisinerait le demi-milliard d’arbres plantés
Selon le porteur de la loi, cela représenterait plus de 175 millions d’arbres plantés chaque année. En effet, si l’on additionne les 12 millions d’écoliers en école primaire, les 5 millions de lycéens et les 500.000 étudiants en école supérieure, même avec un taux de survie s’élevant à seulement 10 %, plus d’un demi-milliard d’arbres pourraient voir le jour sur toute une génération. Véritables puits à carbone indispensables au stockage du CO2, leur importance dans l’écosystème est bien trop souvent sous-estimée.
De nombreuses institutions gouvernementales sont impliquées dans le projet : les Ministères de l’Éducation, de l’Agriculture et de l’Environnement et des Ressources naturelles, ainsi que le Département de la réforme agraire ou encore la Commission nationale des peuples autochtones. Autant d’acteurs qui témoignent de l’envergure de la mission et de la volonté de faire émerger une forte conscience écologique dans le pays, désireux de l’insuffler à ses jeunes générations. Par ailleurs, ces acteurs seront aussi chargés de vérifier que l’élève a bien respecté son quota minimum de 10 arbres plantés, et de superviser la création de pépinières et le suivi des plants.
Respecter les règles de la biodiversité
Afin de ne pas bouleverser les lois de la nature et de sensibiliser les élèves au respect de la biodiversité, le projet de loi dresse une liste bien précise des endroits autorisés où les arbres pourront être plantés (régions forestières, zones protégées, réserves militaires, régions minières abandonnées etc.). Sans oublier qu’il sera impératif de privilégier l’implantation d’espèces végétales locales. Le tout en accord avec la topographie du lieu et ses conditions climatiques.
Un but éducatif et écolo
Bien qu’étonnante, cette initiative à la fois écologique et éducative s’inscrit dans la continuité des récentes réformes promues par le gouvernement philippin visant à durcir les lois contre la déforestation illégale, problème historique auquel le pays tente de faire face. Car en plus de constituer une initiative encourageante, celle-ci pave la voie à une réelle éducation écologique, prête à germer dans les plus jeunes esprits philippins et à réveiller une sensation de proximité avec Dame Nature.
Sources : Gouvernement Philippin, The Independent
Image de couverture : © Unsplash
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