Cinémania fait rayonner le 7e art francophone
En plus d’incarner un tremplin, Cinémania donne de la visibilité au 7e art d’un continent sous-représenté, l’Afrique, et à des thématiques sociétales poignantes.
Cinémania : le festival qui rétablit la diversité
Le cinéma en Afrique francophone pâtit d’un manque de moyens et de visibilité. Le rapport 2014 de Unifrance Film souligne le marasme de l’art cinématographique dans cette région et sa sous-représentation dans des festivals internationaux. Cette marginalisation se déclenche par l’insuffisance des investissements dès la production ; et elle se prolonge ensuite dans la distribution, la visibilité, la reconnaissance mondiale ainsi qu’à l’exportation. Un développement épineux donc, d’autant plus que le Covid-19 porte atteinte au secteur. Pourtant, malgré ces difficultés, le 7e art africain et francophone rayonne au sein du festival canadien Cinémania.
A Montréal, Cinémania met à l’honneur la création francophone tous les novembres depuis 1995. Chaque année, l’évènement propose 50 longs-métrages de fiction, 30 courts-métrages et documentaires. Pour sa 26e édition, la manifestation s’adapte à la pandémie. Elle se déroule en ligne du 4 au 22 novembre, grâce à une plateforme de visionnage payante. La programmation se compose de films francophones internationaux nommés aux festivals de renom (Cannes, Toronto, Angoulême, Venise, Namur) ; ils proviennent du Québec, de la France, de la Belgique, du Maroc, de la Suisse, de la Côte d’Ivoire, du Luxembourg, de la Centrafrique…
Échange culturel et intergénérationnel
Ce festival promeut un dialogue interculturel, de part par les thèmes et les réalisateurs choisis. Ainsi, la section « Contrer les Injustices » rend compte du choc culturel et la violence inhérente ; notamment par le film « Mica » du réalisateur marocain Israël Ferroukhi. Avec la thématique « L’Algérie d’hier et d’aujourd’hui », Cinémalia dépeint l’histoire, souvent oubliée, du pays ; comme l’illustre « Sœurs » de la cinéaste franco-algérienne Yamina Benguigui. À ces thèmes en lien avec les 50 ans de l’Organisation internationale de la Francophonie se rajoutent de nombreux films en provenance du continent africain ; avec, entre autres, « La Nuit des Rois » de Philippe Lacote, le court-métrage « Brotherhood » de Meryam Joobeur, ou « Da Yie » du jeune Ghanéen Anthony Nti. Ce dernier n’est pas le seul novice à participer à la compétition. La section court-métrage met en avant d’autres nouveaux talents. Parmi eux figurent Louise Groult pour « Sans Plomb », Paul Nouhet pour « Camille sans contact » ou encore Simon Gionet pour « Cayenne ».
Un festival qui ouvre des portes
Participer à ce festival offre de grandes perspectives pour les jeunes cinéastes et pour les réalisations en provenance d’Afrique et d’Afrique du Nord. Cette manifestation rassemble en effet les professionnels du milieu, des « propriétaires des salles » aux « représentants d’institutions cinématographiques de pays francophones », comme l’indique le site de l’évènement. Les films bénéficient ensuite d’un accompagnement promotionnel, et ils peuvent remporter l’un des deux prix décernés. Ainsi, celui du Meilleur long-métrage de la Complétion Visages de la francophonie » récompense de 2 500 $ le réalisateur gagnant ; tandis que celui du Rayonnement pour le Meilleur long-métrage québécois ou en coproduction offre la même somme au distributeur.
Sources : Festival Cinémania; Africultures; Agence Cofin; Africa To Succes
Crédits Photos : Cinémalia; @jakobowens1/Unsplash
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