En Libye, la paix est possible
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est le théâtre d’une lutte de factions entre deux autorités rivales. Le 21 août 2020, elles ont toutes deux annoncé séparément la cessation des combats et la mise en place d’élections.
Une situation explosive
À Tripoli siège le Gouvernement d’Accord National (GNA), qui a, à sa tête, Faïez Sarraj. C’est ce gouvernement qui est reconnu par l’ONU. À l’est, Khalifa Haftar, qui bénéficie du soutien d’une partie du Parlement, dont son président, Aguila Salah Issa.
À ces deux parties s’ajoutent Daesh, les combattants touareg ou encore des militaires pro-Kadhafi. Régionalement, la Libye est le lieu d’une cristallisation des tensions. La Turquie et le Qatar sont du côté du GNA, l’Égypte et les Émirats arabes unis soutiennent le général Haftar. La lutte des factions libyennes devient alors pour eux l’occasion de jouer ses pions pour s’affirmer comme puissance locale.
Enfin, les pays occidentaux se mêlent du conflit. La France a par exemple tenté plusieurs fois l’ingérence diplomatique pour apaiser les tensions. Au contraire, les États-Unis profitent de la situation pour menacer la Russie, qui soutient ouvertement le général Haftar. Un air de Guerre froide plane sur la méditerranée.
Position des différentes factions le 6 février 2019
Une paix possible
L’annonce des cessez-le-feu arrive donc au meilleur moment pour calmer les tensions. La communauté internationale salue de toutes parts l’entente entre deux parties qui semblaient irréconciliables. La France, le Qatar ou encore l’Égypte ont salué la « reprise du processus politique ».
[l’ONU] « salue chaleureusement l’entente dans les déclarations d’aujourd’hui du premier ministre [Faïez] Sarraj et du président Aguila [Salah Issa], appelant à un cessez-le-feu et à la reprise du processus politique ». Mission d’appui des Nations unies en Libye (ManuL)
Ce n’est pourtant pas la première fois que de tels discours sont tenus. Toutefois, les conditions du cessez-le-feu présagent une paix possible en Libye. Le GNA comme Aguila Salah Issa ont tous deux jugé « nécessaire » la reprise de la production et d’exportation de pétrole, dans le pays qui dispose des plus importantes réserves d’Afrique. Le blocus pétrolier imposé par Haftar a été levé dans les mêmes jours que l’annonce. Cela devrait permettre à la Libye de renforcer son économie, presque entièrement dépendante de son or noir.
Surtout, ce sont Sarraj et Aguila qui ont annoncé la fin des combats. Haftar, militaire et leader autoproclamé n’a pas eu son mot à dire, symbole d’un retour du dialogue entre dirigeants légitimes et démocratiques.
L’ONU quant à elle, peut se targuer d’être au cœur de l’arrêt des combats. Présente sur place avec la ManuL, partie prenante du conflit derrière le gouvernement de Tripoli, les Nations Unies ont su s’impliquer dans un pays en ruine, vers une reconstruction politique.
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Sources : Le Monde, Le Point, Jeune Afrique
Crédit photo : malek_sreti/ Pixabay
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