L’excision interdite au Kenya
Comme beaucoup de pays africains, la Haute Cour de ce pays d’Afrique de l’Est a confirmé l’interdiction de l’excision.
La tendance anti-MGF s’empare de l’Afrique
D’après une étude réalisée par la revue médicale BMJ Global Health en 2018, l’excision des jeunes filles a complètement baissé sur le continent africain en trente ans. Et c’est dans l’Est du continent que la baisse serait la plus significative. Pour cause, le taux de jeunes filles (âgées entre 0 et 14 ans) excisées de ce côté de l’Afrique serait passé de 71% en 1995 à 8% en 2016. Le rapport démontre que cette réduction fulgurante serait liée au succès des diverses politiques à la fois nationales et internationales de lutte contre l’excision depuis la fin des années 80. D’autres pays ont déjà adopté cette interdiction : Ouganda, Guinée-Bissau, Nigéria et Gambie.
Les mentalités évoluent sur l’excision
Le 5 mars 2021, une cérémonie a été organisée avec la participation de 40 « Anciens » issus de villages du comté de Samburu, dans le nord du Kenya. Si l’excision est officiellement interdite depuis 2011, cette décision n’était pas respectée partout. Ainsi, selon l’Unicef, on dénombre 21% des femmes âgées de 15 à 49 ans victimes de mutilations sexuelles. Selon les régions, ces violences ne sont pas égales. Par exemple, chez les Samburu, 86% des femmes ont été excisées. Pendant cette cérémonie, les « Anciens » – dont la voix fait autorité dans les villages – ont publiquement reconnu que les MGF n’entraînent en rien une amélioration des perspectives de mariage des jeunes filles.
Une pratique toujours d’actualité chez certaines communautés
Si au Kenya les mutilations génitales féminines « MGF » sont passibles d’une amende de 2 000 dollars américains (1 ,1 million FCFA) et de 3 ans d’emprisonnement, certaines communautés ne cessent de faire subir ces opérations douloureuses à des jeunes filles. Pour eux, l’excision relève d’un rite de passage au statut de femme.
« D’après les preuves médicales et anecdotiques présentées par les défendeurs, nous estimons que la limitation de ce rite est raisonnable dans une société ouverte et démocratique fondée sur la dignité des femmes. Telle est notre décision » — Lydia Achode, juge principal de la Haute Cour du Kenya.
De nouvelles cérémonies lient tradition et droit des femmes : l’engagement de Nice
Par ailleurs, le président Uhuru Kenyatta soutient lui aussi le mouvement. Il encourage même les communautés à renouveler les rites traditionnels liés aux mutilations sexuelles. Pour ce faire, il préconise de les remplacer par des rites alternatifs qui protègent les femmes et jeunes filles. Par conséquent, certaines cérémonies commencent à être revisitées en y instaurant une partie plus pédagogique sur des thèmes de santé reproductive ou encore sur les droits des femmes. La militante anti-excision Nice se mobilise, sensibilise sa communauté Masaï et fait appliquer de nouvelles cérémonies respectueuses du sexe féminin.
Crédits : @macharia Unsplash
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