#JeNeSuisPasUneArmeDeGuerre
Le corps des femmes est une arme de guerre depuis toujours. S’il est difficile de guérir de ces violences et d’obtenir réparation auprès des assaillants, l’ONG We are NOT Weapons of War a peut-être trouvé le moyen d’accélérer les procédures visant ces crimes contre l’humanité.
Des violences difficiles à répertorier
Jusqu’à maintenant, aucun chiffre ne peut être considéré comme fiable, faute d’études complètes. Les estimations menées dans plusieurs pays sont plus que probablement sous-estimées. En effet, recueillir des preuves est une étape complexe, car elle requiert d’obtenir les témoignages des victimes, puis des preuves d’ordres donnés à un niveau hiérarchique plus haut. Malheureusement, aucun pôle fédérateur d’expertise et d’actions entièrement consacré au viol de guerre n’a été créé pour le moment. Recenser les victimes est donc une tâche ardue, encore plus dans les crimes sexuels qui touchent directement l’intimité de ces personnes. Sans oublier le fait qu’il peut parfois s’avérer dangereux de se déclarer victime.
Les hommes en souffrent aussi
Se faire utiliser comme une arme de guerre n’est pas réservé aux femmes, les hommes en souffrent aussi. Qu’importe le sexe de la victime, la perspective d’une double peine par la domination et l’humiliation reste la même. En Libye par exemple, le « viol de guerre » continue d’être une arme dans les prisons clandestines du pays.
« Toutes les tribus, toutes les milices utilisent le viol comme arme de guerre. (…) Dans le cas de la Libye, on vise les hommes, parce que de cette manière on les souille et on les sort de l’espace social.» — Cécile Allegra, journaliste et réalisatrice du documentaire Libye, anatomie d’un crime diffusé sur Arte, au micro de Brut
#JeNeSuisPasUneArmeDeGuerre
Consciente de ces difficultés, l’ONG We are NOT Weapons of War s’est donné plusieurs objectifs pour accompagner les victimes de ces crimes de guerre. D’abord, sensibiliser le public pour faire du viol comme arme de guerre un enjeu public mondial. Ensuite, émettre une expertise judiciaire de pointe afin de lutter contre l’impunité, première cause de propagation du viol de guerre. Enfin, elle souhaite accompagner les victimes en leur fournissant un certain accès aux soins médicaux et psychologiques.
Back Up, une appli déclinable pour d’autres formes de violences
En mars 2021, l’ONG lance l’application mobile Back Up, cryptée et sécurisée dans le but d’apporter les services d’aide adaptés aux victimes. Et, également permettre la poursuite des bourreaux en effectuant des collectes d’informations. Celles-ci pourront ainsi faire ressortir des éléments de preuves indispensables à l’enquête judiciaire. Une fois envoyées, les informations transmises s’effacent et ne laissent aucune traçabilité grâce à un nuage sécurisé au Luxembourg. Ainsi, aucun gouvernement n’a les moyens d’y accéder.
Cette application offre la possibilité de se signaler comme victime d’un viol de guerre dans toutes les langues, y compris locales. Puis, des professionnels engagés sur cette question prennent le dossier en main et vont chercher à obtenir des donnes fiables sur cette déclaration. Si la problématique des crimes de guerre liés au corps et à la sexualité reste délicate, cet outil numérique est censé accélérer les procédures de réparation et encourager les victimes à sortir du silence. Facile d’utilisation, rapide et sécurisé, cet outil pourrait éventuellement convenir dans d’autres types de violences : domestiques, sur la route de la migration, policières…
Vidéo sur la situation en Libye : https://www.youtube.com/watch?v=14mWT88Ydtw&ab_channel=Brut
Crédits: @museumsvictoria ; WWoW
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