Les produits bio ont la côte en France ! Depuis 2016, la consommation du bio augmente plus vite que l’offre ce qui pousse la France à importer. Pour répondre à la demande croissante, le gouvernement prévoit une enveloppe de 1,1 milliard d’euros pour développer l’agriculture biologique dans les 5 ans à venir.
L’État revendique une augmentation de 62% de l’enveloppe, soit une augmentation de 6,5% à 15% de terres cultivées en bio. Il souhaite ainsi permettre à l’agriculture française de mieux répondre à l’explosion de la demande de produits bio en France. Actuellement, la France importe près de 30% des produits bio qu’elle consomme. Cette enveloppe de 1,1 milliard de financements publics exclusivement consacrés à la conversion, se compose de 630 millions d’euros d’aides européennes, les fonds Feader (fonds européen agricole pour le développement rural), de 200 millions de co-financements de l’État, complétés d’autres financements publics, en provenance principalement des agences de l’eau.
Mieux répondre à la demande de produits bio
Toutes les filières progressent
Du côté des filières, elles affichent toute une progression en 2017. La culture de légume reste sur le haut du panier avec 5 222 cultivateurs bio en 2017 (+18,4%). « Elles progressent essentiellement dans la moitié sud de la France, a priori à la faveur des légumes sous serre et primeurs », indique l’Agence Bio. Les grandes cultures, à savoir les céréales (blé, orge, maïs…), les oléagineux (tournesol, colza, soja…) et les protéagineux (pois, féveroles…), maintiennent des niveaux d’engagements similaires à 2016. On dénombre 5 182 producteurs dans la filière en 2017, soit une progression de 18,9%. Dans la filière du lait, les producteurs bio continuent également d’augmenter pour arriver à 3 265 exploitants l’année dernière (+11,5%). La bio gagne aussi du terrain dans les filières de productions animales. Particulièrement dans les volailles (filières chair et œufs) avec 1390 éleveurs bio en 2017 (+23,3%). « En fonction des annonces et des aides accordées par l’État, l’installation des producteurs bio devraient continuer d’augmenter dans chacune des filières », commentait Florent Guhl, directeur de l’Agence bio il y a quelques mois.
Les nouveaux engagés sont deux fois plus élevés
L’année 2017 a été marquée par une croissance importante de l’engagement bio des entreprises de transformation et de distribution. Un dynamisme qui va de pair avec une augmentation de la demande des consommateurs. 12.238 transformateurs étaient engagés en bio au 31 décembre 2017 soit une augmentation de 15,5% en un an. Le nombre de nouveaux engagé est deux fois plus élevé en 2017 qu’en 2016 (1 638 contre 836). Du côté des distributeurs, ils sont 4 752 à s’être engagés en bio au 31 décembre 2017, soit une progression de 18 % par rapport à fin 2016.
Malgré ces nombreux points positifs, Florent Guhl, le président de l’agence, préfère tempérer : « L’objectif du gouvernement de faire que 15% de la surface agricole cultivable du pays soit bio en 2022 est atteignable. Toutefois, il faut continuer d’aider les agriculteurs souhaitant opérer une transition vers le bio ». Même constat lorsqu’il s’agit d’évoquer les 50 % de bio dans les cantines d’ici 2022. « Aujourd’hui la part du bio dans les cantines est de seulement 3,5%, il faudra faire un gros effort de ce côté-là », explique-t-il. Il conclut : « Un plan bio devrait être annoncé lors du Salon de l’Agriculture, si l’effort budgétaire est au rendez-vous, il est possible que les objectifs du gouvernement soient atteignables ».