Les Jeux olympiques 2024 à l’épreuve de l’écologie
En 2024, Paris accueillera les Jeux olympiques. La Ville Lumière se prépare à ce spectacle exceptionnel et planétaire. Néanmoins, la capitale fuit la démesure des Jeux olympiques passés. Mieux, elle veut concilier le spectaculaire à la sobriété, écologique et économique.
Les créations olympiques
Paris va pouvoir profiter de l’expérience des Jeux olympiques organisés par d’autres villes. La capitale veut éviter les écueils de Londres, trop polluant, et Sotchi, trop cher. Pour les JO 2024, le budget s’élève à six milliards d’euros. C’est deux fois moins que Londres en 2012 et six fois moins que Sotchi en 2014. En matière d’empreinte carbone, la capitale française espère dégager 50% de CO2 de moins que son homologue anglaise. Pour ce faire, la ville-hôte s’appuiera sur son complexe sportif de qualité. Au total, 95% des sites olympiques existaient avant l’attribution des Jeux. Et les sites qui sortent de terre auront une empreinte énergétique faible.
Jusque dans son emplacement, le village olympique de 2024 traduit les ambitions écologiques de Paris. Situé à Saint-Denis, il permet à 85% des athlètes d’être à moins de 30 minutes des sites de compétition. Construit avec des matériaux biosourcés, il fonctionnera aux énergies renouvelables. Surtout, la mairie parisienne a prévu l’après 2024 : le village olympique se transformera en quartier écologique.
Ce legs olympique inclura également l’Aréna de porte de la Chapelle. Aménagée sur un ancien parking, il a d’abord fallu en retirer les matériaux . Les 19 000 tonnes de déchets récupérées ont été intégralement recyclées ou réutilisées. Ces travaux préliminaires terminés, la construction du bâtiment a débuté à l’été 2021. Équipé de panneaux solaires, le toit de l’aréna sera également végétalisé. Outre sa sobriété énergétique, l’enceinte accueillera concerts et évènements sportifs après 2024.
Dans la perspective des JO, Anne Hidalgo, la mairesse de Paris, a renouvelé un vœu qui lui est cher : rendre la Seine propre à la baignade. Elle espère pouvoir tenir des épreuves olympiques dans le fleuve. Pour y parvenir, la capitale investit dans un réseau de collecte des eaux usées de bateaux. L’assainissement de la Seine profitera tant aux Jeux qu’aux générations futures.
Paris traversé par un souffle olympique
Outre ces constructions olympiques, les JO ont insufflé un dynamisme nouveau dans des projets de longue date. Certains ont réduit leurs délais de construction quand d’autres ont relevé leurs ambitions.
En matière de transport, la France mettra en circulation un nouveau TGV en 2024. Pouvant accueillir davantage de passagers, il émettra pourtant 30% de CO2 en moins. Le Grand Paris Express, projet qui vise à doubler le réseau de métro, prévoit d’achever et de rallonger certaines lignes avant le début des Jeux. Cette entreprise pharaonique se conjugue à la rénovation du réseau actuel. « Il n’y a jamais eu autant de travaux », constate Laurent Probst, le directeur général d’Île-de-France Mobilités.
Cette révolution souterraine s’accompagne d’une transformation architecturale à l’air libre. Ainsi, la Gare du Nord, plus grande gare d’Europe, va tripler de volume. La tour Eiffel et les Champs-Élysées vont être sérieusement végétalisés. Enfin, la mairie parisienne prévoit d’introduire cinq forêts urbaines en plein centre-ville.
Tous ces projets viennent réaffirmer et concrétiser les objectifs climatiques que la ville s’est fixés. Alors qu’elle compte interdire le plastique jetable dès 2024, elle aspire surtout au zéro carbone en 2050. Ville majeure de la lutte écologique, Paris pourrait se révéler pionnière en mettant les Jeux olympiques au service de l’environnement.