L’Espagne légalise l’euthanasie
En approuvant la loi sur l’euthanasie, le pays devient le sixième du monde à l’accepter. Pour y avoir accès, les sollicitants doivent « souffrir d’une maladie grave et incurable ou d’une souffrance grave, chronique et handicapante« .
85% des espagnols en faveur de cette loi
D’après une enquête Ipsos réalisée en 2018, 85% de la population espagnole est favorable à la légalisation de l’euthanasie. La loi entrera en vigueur en juin 2021. Elle autorisera aussi bien l’euthanasie – lorsque c’est le soignant qui provoque le décès du patient – que le suicide médicalement assisté – lorsque le malade prend de son fait la dose prescrite. Le personnel soignant peut bien sûr faire valoir « son objection de conscience » pour refuser d’exécuter cette action. Le système public de santé espagnol prendra en charge les frais engendrés par le droit à mourir « dignement ».
« Nous avançons vers une société plus humaine et plus juste (…) pour les personnes qui se trouvent dans une situation de grande souffrance et pour leurs familles. » — Carolina Darias, Ministre de la Santé espagnole, devant les députés espagnols le 18 mars 2021.
Une cause popularisée par des cas symboliques
La médiatisation de cette loi est arrivée à l’issue de plusieurs cas emblématiques lors de ces dernières années. En Espagne, le nom du tétraplégique Ramon Sampedro évoque tout de suite cette problématique. Dans le film oscarisé Mar adentro, Javier Bardem incarne cet homme prostré dans un lit depuis presque trente ans. Son unique souhait est de mourir, pour le soulager lui comme sa famille.
Un autre cas a défrayé la chronique dans les années 2000. La justice accusait Luis Montes, médecin anesthésiste, d’avoir donné la mort à 73 patients, alors en phase terminale. Son dossier a finalement été classé en 2007. En 2019, Ángel Hernández est arrêté pour avoir aidé sa femme à mourir, elle était atteinte de sclérose en plaques. Depuis, il attend d’être jugé. Jusqu’à maintenant, l’Espagne prévoyait une peine de 10 ans de prison en cas d’assistance au suicide.
L’euthanasie, bientôt ailleurs ?
Les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et le Canada ont déjà réglementé l’euthanasie. Bientôt, une loi de ce type sera en vigueur en Nouvelle-Zélande. Fin janvier 2021, le Parlement portugais a adopté une loi permettant de dépénaliser l’euthanasie. Pour l’instant, le texte n’a pas été approuvé par la Cour constitutionnelle. En Colombie, la pratique est légale mais n’est pas encore réglementée.
Dans l’Hexagone, l’affaire médiatico-juridique sur le cas Vincent Lambert a fait couler beaucoup d’encre pendant de nombreuses années. Finalement, les médecins engagent l’arrêt des traitements pour le laisser partir en 2019. Le débat opposait entre eux les membres de la famille du défunt, dont une partie dénonçait « l’acharnement thérapeutique » sur le patient. Bien qu’il n’ait jamais rédigé de directive, Vincent leur aurait confié à l’oral qu’il préférait mourir plutôt que de vivre « comme un légume ». Alors, à quand la légalisation en France ?
Crédits : Académie des Sciences Morales et Politiques / Live Law India
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