L’État de Virginie abolit la peine de mort
« C’est aujourd’hui la bonne chose, la chose morale à faire » – extrait du discours prononcé par Ralph Northam, gouverneur démocrate de Virginie, lors de la signature de la loi abolissant la peine de mort.
Pour ou contre : la peine capitale divise
La peine ultime est-elle justifiable ?
Certains avancent l’idée que le maintien de la peine capitale est juste. Il faut rendre la justice qui est dûe aux victimes. Pour les défenseurs du maintien de la peine de mort, l’appliquer contribuerait à réduire le taux de criminalité par son effet dissuasif. De surcroit, pour ces derniers, mettre un criminel dangereux hors d’état de nuire constituerait une nécessité pour la protection de la société.
Pour les abolitionnistes, l’aspect injuste de cette peine est évident. Ils avancent un argument racial. Elle est souvent appliquée aux personnes noires surtout si la victime est blanche. Discriminatoire, elle touche plus les gens pauvres et les personnes issues des minorités. Et dans la plupart des cas, elle est irrévocable. Il y a un risque élevé que la personne condamnée soit innocente. De plus, elle est inhumaine. L’application de la peine par injection de poison a donné lieu à des désastres avec des victimes mettant parfois des heures à succomber dans une douleur atroce.
L’État de Virginie a franchi le pas
L’État de Virginie devient le premier état du Sud et le 23e dans tous les États Unis à abolir la peine de mort. Une décision symbolique compte tenu du passé sombre, esclavagiste et ségrégationniste de cet État. Avec au moins 1388 personnes condamnées à mort et exécutées depuis les années 1600, ce dernier est considéré comme l’un des plus grands exécuteurs du pays. Un véritable record.
La date du 22 février 2021 représente un vrai tournant pour cet État. Tandis que la majorité des élus Républicains restent opposés à la mise en place de l’abolition de la peine de mort, les Démocrates ont définitivement voter en faveur de sa suppression.
Dans son discours, le gouverneur démocrate a insisté sur le fait que cette punition ultime n’est jamais à 100% sûre et il a évoqué l’exemple de Earl Washington, un handicapé condamné et innocenté juste 9 jours avant son exécution.
Une avancée majeure dans le sens de l’abolition
Dans les années 1990, 80% des américains soutenaient la peine de mort pendant que la criminalité augmentait dans le pays. Aujourd’hui, il n’y a plus que 55% qui soutiennent son application.
Le président Joe Biden cherche à mettre fin à la peine de mort au niveau fédéral. Il a demandé au département de la Justice de ne plus programmer de nouvelles exécutions. Sur le court terme, cette mesure constitue une avancée majeure pour ceux qui défendent le droit à la vie. Cependant, promulguer une loi abolissant la peine de mort fédérale empêcherait un futur président de recommencer les exécutions.
Crédit Photo : Stockvault.
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