L’intégration par la culture
En France et ailleurs, des milliers bénévoles se mobilisent pour accueillir les immigrés. De nombreuses associations donnent des cours de langue, accompagnent dans les démarches administratives ou favorisent l’intégration professionnelle. D’autres mettent la culture au service du vivre-ensemble.
Quels acteurs ?
Les initiatives d’intégration culturelle sont d’abord et avant tout portées par les lieux de culture. En France, les musées proposent régulièrement un accès gratuit aux demandeurs d’asile. Depuis 2004, l’État charge une trentaine d’établissements culturels pour ce genre de missions. « Visiter le Louvre c’est mettre un pied dans l’histoire de France ». Outre les musées, d’autres établissements culturels publics ouvrent leurs portes : des opéras, des bibliothèques, le Centre national de danse, des monuments historiques comme le Château de Versailles et d’autres. Ainsi, les réfugiés ont accès à une offre culturelle large et variée.
De nombreuses associations tentent également d’intégrer les migrants par la culture. Certaines font simplement le pont entre les immigrés et les établissements culturels cités précédemment. Elles les informent des offres culturelles dont ils peuvent bénéficier et les met en relation. Toutefois, des associations, comme Singa ou Autremonde, vont plus loin.
Singa, riche de ses 20 000 membres, est un réseau associatif international. Il met en relation des réfugiés et des nationaux en les rassemblant autour de passions communes. Ces dernières peuvent être artistiques, sportives ou intellectuelles. Le nom « singa », qui veut dire « lien » en lingala (langue parlée au Congo), prend tout son sens. L’intérêt de cette association, réunir locaux et étrangers sur le long terme. Bien que la gratuité des établissements culturels pour les migrants soit une initiative honorable, elle ne permet pas la rencontre ni l’accompagnement. À l’inverse, Singa assure un enrichissement culturel au travers d’une relation entre le bénévole et le nouvel arrivant. Plus encore, l’association propose d’héberger des réfugiés. Grâce à ces rapprochements, les étrangers découvrent et adoptent les codes socioculturels du pays d’accueil.
De même, l’association Autremonde promeut le vivre-ensemble au travers du lien culturel. Ses bénévoles offrent des cours de français et organisent des activités sportives et culturelles. Français et étrangers jouent au foot, courent, dansent, écrivent, photographient et filment ensemble. Pour l’organisation, « toutes ces initiatives visent à permettre l’émancipation sociale et culturelle de chacun et de tous en vue d’une transformation sociale ».
Qui bénéficie de ces initiatives ?
Tout d’abord, ces démarches permettent aux migrants de développer leur pratique du français. De plus, ces actions bénévoles apaisent et donnent de l’espoir à ceux qui ont vécu des moments particulièrement éprouvants. « La danse, ça me soulage beaucoup », explique une réfugiée inscrite à l’Opéra de Paris. Évidemment, les associations qui assurent l’accompagnement de première nécessité, hébergement et alimentation, sont fondamentales. Néanmoins, ces besoins prioritaires doivent être complétés par des missions d’inclusion et d’intégration.
Les bénévoles profitent également de ces programmes. Tout d’abord, ils répondent directement et concrètement au défi migratoire. À leurs niveaux, ils apportent une pierre à l’édifice du vivre-ensemble. De surcroît, les volontaires découvrent de nouvelles cultures à l’instar des immigrés.
Finalement, si ces associations enrichissent bénévoles et réfugiés, c’est la société tout entière qui en bénéficie. Comme l’affirmait récemment un collectif d’artistes, la culture est une « arme d’intégration massive ». Elle dépasse les clivages et les préjugés pour faciliter la rencontre. Donner accès aux migrants à la culture, c’est permettre à des gens déracinés de prendre pied dans une nouvelle société. C’est cet échange qui pose les bases du vivre-ensemble.
Global Goodness vous suggère : Quand la cuisine permet l’intégration