Capitales vertes européennes (4/5) :
Ljubljana, ville sans voiture
Dans cette série d’articles, Global Goodness vous fait découvrir cinq villes européennes auréolées du prix de la « Capitale verte de l’Europe ». Ce trophée récompense les villes ayant engagé des pratiques vertes, durables et responsables. En 2016, Ljubljana, capitale de la Slovénie, reçoit le prix pour sa politique volontariste. En interdisant les voitures et en végétalisant son espace, la capitale propose un nouveau mode de vie.
Révolution verte à Ljubljana
En 2007, Ljubljana a engagé sa révolution verte. Elle interdit progressivement certaines rues du centre-ville aux voitures. Ironiquement, la première rue interdite aux voitures était auparavant déconseillée aux piétons en raison du trafic important. Aujourd’hui, 12 hectares sont réservés aux piétons et cyclistes. Bien que le projet ait soulevé beaucoup d’interrogations à ses débuts, les Ljubljanais sont désormais conquis. Les commerçants bénéficient d’une plus grande fréquentation tandis que l’ensemble de la population voit sa qualité de vie s’améliorer. L’air est désormais plus sain et le niveau sonore de la ville est équivalent à celui d’une forêt. La ville s’est complètement adaptée à cette transformation. En 2016, plus de 90% des habitants condamnaient d’avance toute tentative de retour en arrière. Par ailleurs, la mairie a accompagné ces changements en proposant des alternatives aux Ljubljanais pour se déplacer.
Tout d’abord, outre les interdictions, Ljubljana incite ses habitants à ne pas utiliser leurs voitures. Les rues sont davantage adaptées aux piétons et les parkings sont très chers. Au contraire, aux faubourgs de la ville, les parkings sont gratuits et la commune met à disposition des vélos et des transports publics. Au cœur de la capitale, les transports en commun se sont développés et 50% des bus de la ville fonctionnent au gaz naturel. De plus, la métropole s’est associée à une entreprise pour proposer un service de vélos partagés, « BicikelJ ». Avec les 300km de pistes cyclables de la ville, les Ljubljanais ont adopté ce mode de transport et huit millions d’entre eux ont utilisé « BicikelJ » depuis sa création en 2011. Enfin, des petits véhicules électriques sillonnent la commune, les « Kavalir ». Grâce à ce système, touristes et résidents peuvent se déplacer gratuitement où ils le souhaitent.
Ville sans voiture, Ljubljana est également une ville verte. Parcs et jardins occupent les deux tiers de la superficie de la commune. De plus, 20% d’entre eux sont des espaces naturels protégés et abritent une faune riche. Avec 500m2 d’espaces verts par habitant, Ljubljana offre un cadre de vie unique.
Le recyclage, une seconde nature
En matière de recyclage, Ljubljana fait figure de modèle. Pionnière, elle est la première capitale européenne à rejoindre le programme « zero waste ». La ville ambitionne de réduire ses détritus et a mieux recycler ceux en circulation. Ce projet est d’autant plus en ambitieux que la ville partait de loin. En 2002, la totalité des détritus partait en décharges. Aujourd’hui, la capitale slovaque en recycle près de 75%. De plus, malgré une population en hausse, elle a réduit ses déchets de 15%. Autre évolution notable, Ljubljana a divisé par deux la quantité de déchets résiduels par habitant en dix ans. En 2025, elle prévoit d’encore améliorer ce résultat par deux.
Les habitants de Ljubljana ont fait du tri une seconde nature. Ils sont mêmes champions d’Europe en la matière. Fiers, ils peuvent se targuer d’avoir l’un des centres de traitement des déchets le plus moderne d’Europe. Le site ouvert en 2015 revalorise 98% des déchets qu’il récupère. Le centre recycle une partie de ces déchets en énergie qu’il réutilise pour son propre fonctionnement. Autosuffisant, il alimente en partie la capitale en énergie et en composte.
Innovante, Ljubljana surprend par sa capacité à se transformer. Avec ses projets ambitieux, la ville s’est imposée comme leader dans le domaine environnemental. Sacré « Capitale verte de l’Europe », la cité ne compte pas s’arrêter la. À Ljubljana, l’avenir s’écrit en vert.
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