Norvège : Des prisons humaines
Un exemple mondial
Selon de récentes statistiques, la Norvège a un taux d’incarcération de seulement 72 personnes pour 100 000. Il s’agit d’un des taux les plus bas en Occident. Plus impressionnant encore est le taux de récidivisme norvégien : 30 %. Peu de pays dans le monde ont un pourcentage aussi bas. Au Canada, il est de 45 % et aux États-Unis il s’agit de 75 %. La Finlande et le Danemark se rapprochent avec un taux respectif de 35 % et 40 %.
Le gouverneur de la prison norvégienne de Bastoy propose une opinion intéressante à ce sujet. Il affirme qu’en se concentrant à punir et à faire souffrir les prisonniers, en les traitant comme des animaux, on les incite à se comporter en tant qu’animaux. C’est pourquoi les prisons norvégiennes essayent de traiter chaque détenu avec respect et dignité.
Des conditions de détention dignes
Parmi les prisons norvégiennes, il y en a deux qui sont particulièrement réputées pour leurs accommodations indulgentes. D’abord, la prison de Halden, qui tente de maintenir autant de normalité que possible. Les cellules sont spacieuses, bien équipées en meubles et en appareils électroniques et il n’y a pas de barreaux sur les fenêtres. Cette prison procure également de nombreux programmes pour préparer les condamnés à la vie extérieure. Ils peuvent faire de la menuiserie, participer à des ateliers de montage et ils ont même accès à un studio d’enregistrement.
La prison de Bastoy est également très accommodante. Elle est située sur une île où les détenus peuvent se promener librement. Ils décrivent eux-mêmes leur expérience comme étant similaire à vivre dans un village ou une petite communauté. Tout le monde doit y travailler, mais les prisonniers possèdent en même temps beaucoup de temps libre pour faire d’autres activités, telles que la pêche ou la nage sur le bord de la plage. Pour être transféré à Bastoy, il faut que les prisonniers aient 5 ans et moins qui restent à leur sentence et qu’ils montrent une détermination à vivre dans la légalité absolue une fois sortie.
Il ne faut pas oublier que ces établissements demeurent des prisons avec une utilisation limitée d’Internet, des lettres ouvertes avant d’être remises aux destinataires, des appels téléphoniques d’au plus 20 minutes par semaine, un couvre-feu à 20 h 30 et une seule visite hebdomadaire. Et puis, il y a les murs de sept mètres, visibles à travers les arbres qui ceinturent le complexe… Toutefois, selon le psychologue Jan Berglund : « À leur arrivée, la plupart des détenus souffrent d’anxiété, laquelle disparaît petit à petit dans cette société en microcosme. Dans une prison américaine, l’anxiété ne partira jamais. Ici, tu peux avoir l’impression que tout va bien, que tout est normal. »
Source : Business Insider, The Guardian, Salve Regina University, Service correctionnel Canada, ACAIP
Crédit photo : Google Images, Photo by Bill Oxford on Unsplash
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