« Première mondiale » à l’oncopole de Toulouse ; un essai vient d’être lancé pour introduire un anti-inflammatoire dans le protocole des soins des mélanomes les plus agressifs afin d’améliorer l’efficacité du traitement. « Une nouvelle approche prometteuse » ont expliqué, le 26 janvier 2018, les professeurs Bruno Ségui, chercheur en biologie au Centre de recherches en cancérologie de l’Oncopole Toulouse (CRCT) et Nicolas Meyer, onco-dermatologue à l’IUCT-Oncopole.. Cette solution pourrait casser un dogme médical existant depuis les années 1970.
« L’idée est de lever tous les systèmes de frein du système immunitaire avec cet anti-inflammatoire déjà utilisé pour des maladies auto-immunes comme le psoriasis, la maladie de Crohn ou encore la polyarthrite rhumatoïde », a expliqué le Pr. Meyer.
« Dans un mélanome, il y a une protéine appelée TNF (Tumor necrosis factor). Quand le cancer se développe, c’est qu’il a été capable de neutraliser le système immunitaire. C’est dans ce cas qu’on utilise l’immunothérapie depuis quatre à cinq ans », indique le Pr Ségui, à l’origine de la découverte et à la tête d’une équipe de 18 chercheurs.
Or si l’immunothérapie a paru être la solution idoine, elle a aussi des limites. « Le chef d’orchestre des inflammations, c’est la TNF. C’est un frein et elle cause des effets indésirables », fait-il valoir. « Quand on utilise l’immunothérapie, on crée une inflammation dans le cancer. Et cette inflammation va avoir un effet négatif. Elle va permettre aux cellules cancéreuses de se protéger de l’immunothérapie et la tumeur peut reprendre sa progression », ajoute le Pr Ségui, soulignant le rôle capital que peut alors jouer l’anti-TNF : stopper ce cercle infernal.
Source : Ouest France avec AFP