Que sont devenus les chiens de Tchernobyl ?
Les vidéastes Léa Camilleri et Hugo Chesnel se sont demandé ce que sont devenus les chiens de Tchernobyl. Ils répondent à cette question à travers leur documentaire Dogs of Chernobyl : The Untold Story, et montrent qu’il y a de l’espoir pour ces animaux.
Entre domestication et état sauvage.
Ces chiens sont les descendants des chiens des habitants de Chernobyl et de Pripyat de 1986. Pendant l’évacuation, les habitants n’ont pas eu le droit d’emporter avec eux leurs animaux de compagnie. Ils pensaient revenir trois jours plus tard, mais n’ont jamais pu les récupérer. Survivants de la plus grosse catastrophe nucléaire au monde, ces chiens sont aujourd’hui en liberté dans la zone d’exclusion. Entre domestication et état sauvage, ils vagabondent, chassent, mais aussi cherchent le contact humain. Ce contact, ils le trouvent à travers les ouvriers de la zone, qui viennent chaque jour travailler, mais également à travers Lucas Hixson, le guide de Léa et Hugo. Lucas Hixson, co-fondateur de Clean Futures Fund (CFF), une association qui vise à soutenir les hommes et animaux affectés par des catastrophes industrielles partout à travers le monde, a lancé le programme Dogs Of Chernobyl en 2016.
« They don’t glow in the dark, unfortunately ».
Ce projet a deux objectifs : contrôler la population des chiens et leur prodiguer des soins. En effet, l’association tente de vacciner et stériliser tous les chiens. Aujourd’hui, CFF est parvenu à stériliser et vacciner 70% des chiens de Chernobyl. Au début du programme, CFF comptait plus d’un millier de chiens errants dans la zone. En 2019, ils étaient moins de 600. Menacés par les autres animaux sauvages de la zone, Hixson leur rend visite tous les jours pour s’assurer de leur sécurité. Avec l’aide des ouvriers sur place, il les nourrit et s’assure de leur bonne santé. Victimes de plusieurs idées reçues, les chiens de Chernobyl sont considérés comme des animaux hautement radioactifs pour beaucoup. « Ils ne brillent pas dans le noir, malheureusement », plaisante Hixson dans le documentaire, «mais ce sont des animaux incroyablement forts, intelligents et sages ». De plus, la radioactivité repérée sur les chiens est une « radioactivité de surface ». En effet, les particules radioactives se coincent dans le pelage. Donner un simple bain aux chiens permet d’éliminer drastiquement les particules radioactives.
Une nouvelle chance pour les chiens.
En effet, ce n’est pas tant la radioactivité que le froid qui met les chiens en danger. L’hiver glacial ukrainien associé au manque de refuges sur place réduit considérablement l’espérance de vie des chiens qui atteignent difficilement l’âge de 5 ans. Il est cependant possible de contrer cela. Aujourd’hui, les adoptions des chiens de Tchernobyl sont ouvertes à l’Ukraine et à l’Amérique du Nord. Il est possible d’adopter un chiot en passant par les associations partenaires. Aujourd’hui, les chiens de Chernobyl restent un exemple incroyable de la puissance de la nature face aux erreurs humaines et prouvent qu’il y a de l’espoir même dans les catastrophes les plus graves.
Visionner le documentaire :
Sources: SCPA International, Clean Futures Fund, Dogs of Chernobyl: The Untold Story
Crédits Photos: Clean Futures Fund