Un ingénieur africain, primé par Berkeley, veut lancer un savon anti-moustiques à base de plantes pour sauver des vies par milliers.
Malgré les progrès de la recherche, le paludisme continue à tuer massivement en Afrique subsaharienne. 90% des 400.000 décès dus à cette maladie chaque année sont concentrés sur une quinzaine de pays. Et les plus frappés sont les enfants, ainsi que les femmes enceintes. Des traitements existent, mais ils restent trop chers pour les plus modestes. Idem pour les répulsifs chimiques.
Afin de répondre à cette problématique, Gérard Niyondiko, un ingénieur de formation, a créé le projet Fasso Soap. Partant du postulat qu’ « à travers le continent, tout le monde utilise du savon, y compris les populations les plus pauvres », il décide alors de développer un savon répulsif à base de produits locaux, composé notamment de beurre de karité et de citronnelle.
L’idée lui est venue avec un camarade de promotion du master de 2iE, une école d’ingénieurs en environnement à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Elle est si ingénieuse qu’elle lui permet même, en 2013, de remporter le premier prix d’un prestigieux concours international de projets d’entreprises sociales innovantes à Berkeley, en Californie, le Global Social Venture Competition. C’était alors la première fois que ce prix très sélect était remporté par un entrepreneur du continent africain.
Le projet doit désormais franchir de nouvelles étapes, à commencer par le test des prototypes en laboratoire dans le but de valider l’efficacité du produit. Enfin, le produit pourra être testé en situation réelle, et des études seront menées pour connaître les habitudes des utilisateurs.
Afin de compléter son financement, Faso Soap lance une souscription en ligne sur le site participatif Ululle. Objectif : récolter un minimum de 30.000 euros d’ici au 21 mai prochain… et plus si possible.
Source: L’Obs