Une fête d’enfants : un drame familial sous haute tension
Michel Marc Bouchard plonge à nouveau le Théâtre du Nouveau Monde dans un univers sombre et complexe avec Une fête d’enfants. Sous couvert d’une célébration familiale, le dramaturge explore la fragilité des apparences et les secrets qui rongent les relations.
Au cœur de cette tragédie domestique, David, incarné par François Arnaud, est un être magnétique et toxique. Son narcissisme exacerbé met à l’épreuve l’amour inconditionnel de Nicolas (Iannicko N’Doua), un homme bienveillant, mais profondément marqué par les agissements de son conjoint. Ensemble, ils forment un couple homoparental dont la façade parfaite se fissure sous le poids des secrets et des trahisons.
Sylvie Drapeau, dans le rôle de Claire, la matriarche de la famille, apporte une touche d’humour noir et de lucidité à cette histoire. Ses répliques cinglantes et ses observations acerbes offrent un contrepoint à la mélancolie qui imprègne la pièce.
La mise en scène de Florent Siaud, avec ses projections vidéo oniriques, crée une atmosphère à la fois poétique et oppressante. Les décors épurés mettent en valeur les interprétations remarquables des acteurs, qui plongent le spectateur au cœur des tourments de ces personnages.
Une fête d’enfants est une pièce qui marque par sa force et sa sincérité. Bouchard ne ménage pas ses personnages, les confrontant à leurs démons intérieurs et aux conséquences de leurs choix. Bien que l’intrigue soit prévisible par moments, la qualité des dialogues et la justesse des interprétations compensent largement ce petit défaut.