12 Hommes en colère
Vingt-cinq ans après l’avoir produite au Québec, Jean-Bernard Hébert remet sur scène Douze hommes en colère. Écrite en 1954 par Reginald Rose, cette pièce judiciaire conserve toute sa pertinence. Son dispositif épuré, sa tension croissante et ses dialogues précis expliquent pourquoi elle s’impose toujours comme un classique.
La nouvelle traduction signée Alain Zouvi actualise le propos sans en trahir l’esprit. En filigrane, ce huis clos tend un miroir à l’Amérique de 2025, marquée par la polarisation et l’effacement progressif de la nuance. Ce regard donne à l’œuvre une portée universelle, résonnant bien au-delà des frontières américaines.
L’action se déroule à New York, en pleine canicule. Douze jurés doivent décider du sort d’un adolescent accusé d’avoir tué son père. Dès le premier vote, onze le condamnent. Seul l’un d’eux exprime un doute raisonnable et refuse de prononcer une sentence irrévocable sans discussion. De là naît une confrontation tendue où préjugés, certitudes et expériences personnelles s’entrechoquent. Inspiré de son vécu de juré, Rose y interroge les fondements mêmes de la justice et les failles d’une société encore minée par le racisme.
Tous les jurés sont blancs, un aspect que Zouvi choisit de conserver. Ce parti pris, loin d’affaiblir l’œuvre, renforce son écho contemporain face aux dérives du mouvement MAGA.
La distribution, menée par Claude Prégent dans le rôle du juré dissident, réunit également Jean-Pierre Chartrand, Hugo Giroux, Sébastien Dodge, Marc-André Poliquin, Philippe Thibault-Denis et Hébert.
Soixante-dix ans après sa création, Douze hommes en colère demeure un drame incontournable, rappelant que l’empathie et le dialogue restent essentiels à toute société juste.
En tournée jusqu’en décembre