Le « crowd butchering » : une solution durable pour manger de la viande ?
Et si l’on pouvait acheter virtuellement son morceau de viande, et attendre que le reste de l’animal ne soit acheté avant que celui-ci soit tué ? Ce nouveau concept quelque peu original nous vient d’Allemagne, où deux start-ups, KaufneKuh et Geteiltes Fleisch, ont concrétisé l’idée du « crowd butchering ». Exit le gaspillage alimentaire !
Le concept est plus simple que son nom laisse à penser : un cochon ou une vache n’est abattu qu’à partir du moment où toutes ses parties ont été achetées. Le morceau de viande commandé est ensuite emballé puis livré à domicile de l’acheteur.
Ce qui s’apparente finalement à une commande groupée tend à inverser la cadence et le rythme imposés par l’industrie de la viande, championne en titre de l’abattage abusif des animaux d’élevage et, de fait, de gaspillage. Ainsi, la quantité d’animaux tués répond uniquement au besoin et à la demande directe du consommateur.
Retour à un ancien modèle de boucherie
Au premier abord, le processus peut paraître innovant alors qu’il s’agit ici de renouer avec des pratiques anciennes, souvent plus modestes, visant à placer le partage et le respect au cœur du commerce. Quand, jadis, les gens de la campagne marchandaient encore le prix de la bête et que parfois même, des voisins et des familles s’associaient pour faire l’acquisition de tout un animal, trop cher pour être acheté aux frais d’un seul porte-monnaie. Une époque aux antipodes de celle que nous connaissons, où l’agriculture intensive se contente de remplir, en masse et mécaniquement, nos rayons de supermarché.
Aujourd’hui, la bête, que seuls quelques clics séparent de notre assiette, est sujette à des traitements hormonaux et à une alimentation souvent douteuse, qui achèvent de décourager certains consommateurs. Évidemment, il convient, toute raison gardée, que cette pratique est difficilement rendue possible dans les grandes villes. C’est là que le crowd butchering peut paver la voie à une solution alternative durable, à une réhabilitation de méthodes rustiques, plus éthiques.
Partager une vache pour moins gaspiller
Une fois l’animal acheté dans son entièreté et arrivé à maturité, plusieurs options s’offrent au consommateur. Choisir des morceaux variant de 3,5 kg à 7 kg, avec possibilité d’opter pour des pièces à l’unité. En moyenne, 35 à 70 clients seraient nécessaires pour compléter l’achat d’une seule bête. Des délais qui pourraient laisser plus d’un carnivore récalcitrant, mais qui sont pourtant le gage d’une pratique plus éthique, selon les fondateurs des deux start-ups.
Selon une étude publiée dans la revue Nature, la production alimentaire serait à l’origine d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Étant donné l’inquiétant impact environnemental que représentent les produits animaux, de l’élevage du bétail aux ressources consommées en eau et en surfaces céréalières nécessaires à leur alimentation, le crowd butchering ne semble plus si superflu.
Sources : Deutsche Welle
Image de couverture : © Unsplash
Deviens un acteur de changement en participant financièrement au rayonnement de Global Goodness.
L’équipe de Global Goodness accorde beaucoup de valeur à la qualité de la langue. Mais, comme personne n’est parfait, elle utilise quotidiennement Antidote.