La France va restituer des œuvres d’art à l’Afrique
La France aurait spolié quelque 90 000 œuvres pendant la colonisation. Le 16 juillet 2020, elle a restitué de façon définitive ces objets au Bénin et au Sénégal.
Une promesse de longue date
Le 28 novembre 2017, à Ouagadougou au Burkina Faso, le président français avait annoncé la mise en œuvre de restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain. Reconnaissant l’anomalie que constitue sa quasi-absence en Afrique subsaharienne, il avait prévu un délai de cinq ans.
Emmanuel Macron avait alors commandé un rapport sur le sujet à deux universitaires français et sénégalais, Bénédicte Savoy et Felwine Sarr. Ce rapport, terminé en 2018, a établi que les musées français compteraient quelque 90 000 œuvres d’art africain. Il dresse par ailleurs un inventaire précis des dizaines de milliers d’objets que les colons ont ramenés d’Afrique entre 1885 et 1960. Selon les experts 85 à 90% du patrimoine africain se trouverait hors du continent.
Le Musée parisien du Quai Branly est celui qui est le plus concerné. Parmi les 70 000 œuvres du musée, deux tiers auraient été « acquises » durant la période 1885-1960. Soit un total de 46 000 objets ! Les pays les plus touchés sont le Tchad (9 200 œuvres), le Cameroun (7 800) et Madagascar (7 500).
Un premier pas dans la restitution
D’ici quelques mois, la France restituera un sabre historique au Sénégal ainsi que 26 objets du patrimoine au Bénin. Parmi ces objets : trois statues issues du pillage, en 1892, du palais des rois d’Abomey par les troupes coloniales. Ces statues sont pour l’heure exposées au musée du Quai Branly.
Il s’agit du début d’une lente restitution dont l’objectif est, à terme, de refonder le partenariat culturel entre la France et l’Afrique. Par ailleurs, Emmanuel Macron a exprimé le souhait que la jeunesse africaine puisse avoir accès à son patrimoine culturel, au même titre que la jeunesse européenne.
Cependant, l’origine de plusieurs œuvres est toujours inconnue. Certaines ont été achetées ou encore collectées lors de missions ethnologiques et religieuses, parfois à titre privé. Il faut aussi s’assurer que le pays qui souhaite récupérer l’objet volé dispose de conditions adéquates pour en assurer la conservation. Des recherches pourraient prochainement avoir lieu pour connaître plus précisément dans quelles conditions telle ou telle œuvre est arrivée en France.
Crédit photo : Dimitri Houtteman
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