Des œuvres d’art à partir de déchets
L’artiste sud-africain Mbongeni Buthelezi utilise le plastique pour colorer ses toiles. Ces toiles sont à la fois des œuvres créées grâce au recyclage, mais également un combat contre la surproduction des déchets.
Le plastique en guise de peinture
Mbongeni Buthelezi commence à utiliser du plastique au début de sa carrière parce qu’il n’avait pas suffisamment d’argent pour acheter de la peinture à l’huile. « C’était à la fin des années 1980, explique-il. À l’école, on nous avait appris à faire des collages avec de vieux magazines, alors j’ai cherché une autre matière, une autre technique, et dans une décharge illégale à côté du lycée, j’ai vu toutes ces couleurs, tous ces matériaux disponibles et je me suis dit « est-ce que je ne pourrais pas faire quelque chose qui donne du sens à tout ce plastique » ? ».
Depuis plus de trente ans l’artiste récolte le plastique dans sa ville de Johannesburg. Il découpe les déchets en petites pièces, les trie par couleur, et les fait fondre directement sur la toile. Ces emballages de toutes les couleurs donnent vie à des toiles immenses qui plongent le spectateur dans un township sud-africain et dans la réalité vécue par ses habitants.
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Le miroir de la société
Depuis longtemps l’Afrique du Sud a un grave problème de pollution plastique, le pays est l’un des 20 principaux contributeurs mondiaux à la pollution plastique marine. Tout au long de sa carrière, l’artiste activiste a utilisé son art pour éduquer, pour combattre cette pollution plastique. « En tant qu’artiste, je dois être le miroir de la société, je suis censé refléter ce qui se passe, ce qui se trouve là, sur le terrain, et ce qui s’y trouve, et bien c’est du plastique », dit-t-il.
Buthelezi organise des expositions et participe a des ateliers dans de nombreux pays, comme les États-Unis, l’Égypte ou encore l’Australie. Ces occasions lui permettent d’entamer une discussion sur les déchets dans le monde entier. Son travail se situe en plein cœur de l’actualité, avec l’alerte de l’OCDE qui met en garde la multiplication des déchets plastiques dans les années qui viennent.
L’artiste activiste ne rêve que d’une chose : manquer de plastique et ne plus pouvoir créer ses toiles. « Mon plus grand souhait, confie Mbongeni Buthelezi, ce serait d’être à court de matière, à court de plastique. Et c’est pour ça que je me bats. »
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Crédit Photo : Mbongeni Buthelezi
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