Une étiquette contre le gaspillage alimentaire en restauration
« Le meilleur déchet; c’est celui qu’on ne produit pas ». C’est le slogan de FRAMHEIM, Entreprise sociale et solidaire , spécialisée dans l’offre de conseils et de diagnostics aux restaurateurs. En France depuis fin 2017 une cinquantaine de restaurants sont devenus « engagé anti-gaspi » grâce à cette étiquette. Et d’autres sont déjà en cours de labellisation!
« Il y a une urgence pour les restaurants à prendre la parole… Ils sont parfois pionniers dans la mise en place de solutions efficaces, et ils sont trop souvent pris pour cible alors qu’ils aiment leurs produits et les respectent. » Expliquent Dominique Brechon et Vincent Dantonel, les deux associés à l’origine de l’entreprise FRAMHEIM. « Selon eux, réduction des coûts et engagement social et environnemental peuvent aller de pair! »
Le fonctionnement de l’étiquette est simple : il faut s’engager à respecter au moins trois aspects de la charte anti-gaspillage élaborée par l’entreprise en fonction de plusieurs critères. De la formation des équipes, à la valorisation des biodéchets, en passant par les approvisionnements responsables, la sensibilisation des clients, ou encore les partenariats pour les invendus, tous les secteurs sont concernés.
L’étiquette permet aux restaurateurs qui le souhaitent d’évoluer vers un modèle plus responsable et solidaire, tout en leur promettant de réduire leurs coûts. La labellisation évolue (niveau bronze, argent ou or) en fonction du degré d’implication de chacun. Les solutions sont adaptées en fonction du type de restauration, de sa clientèle, de sa structure et de ses processus de fabrication. Au-delà de l’intérêt économique évident pour les restaurateurs, cela apporte une forme de visibilité et de reconnaissance par rapport à une clientèle de plus en plus exigeante et concernée par les enjeux solidaires et environnementaux.
Vers une législation de plus en plus sévère ?
Selon Statistique Canada, à l’heure actuelle dans le monde, c’est un tiers des ressources produites qui sont gaspillés chaque année. En France, c’est 10 millions de tonnes de nourriture qui sont jetées chaque année. Mais la législation se durcit. En France, depuis janvier 2016, la loi prévoit une lourde amende (jusqu’a 75 000 euros), voir même une condamnation, pour les restaurateurs de plus de 150 couverts produisant plus de dix tonnes de biodéchets par an, si ceux-ci ne font preuve d’aucun engagement éco solidaire.
La même année une loi qui interdit aux supermarchés de rendre impropres à la consommation les invendus a été adopté, obligeant les grands groupes alimentaires à créer des partenariats avec des organismes d’aide. Le 30 mai 2018, un projet d’article de loi a été déposé à l’Assemblée nationale visant à obliger le don alimentaire à l’industrie agroalimentaire et à la restauration collective.
Sources: Le Monde; Radio Canada; FRAMHEIM; Novae